Bonjour à tous,
Mon programme d’entraînement de ce week end m’a rappellé la chance inestimable d’avoir la santé et de pouvoir ainsi profiter des plaisirs de la course à pied.
Samedi. Je renoue avec les sorties à jeun, tôt le matin. Réveil à 6h30, pour moi cela constitue un effort considérable ( je compatis auprès de tous ceux pour qui cette heure de réveilc est leur lot quotidien), j’ouvre un oeil et avant de penser à le refermer, je me lève. Dans un état un peu vaporeux j’enfile ma tenue du parfait jogger. Surtout ne pas réfléchir et ne pas rentrer dans des considérations sur le pourquoi et l’intérêt de la démarche sinon c’est le retour direct ,en sautant la case « mettre les baskets », dans mon lit!
5 mn après, me voilà dans la rue. Il fait nuit et plutôt doux (c’est déjà ça). Par automatisme plus que par volonté je me met à trottiner. J’ai choisi la veille, mon parcours « urbain » (1h et 10 km environ) avec départ et retour de la maison. Il me faut bien 10 minutes (et l’arrivée au parc de l’Europe pour ceux qui connaissent) pour que tous les branchements internes soient connectés et que les rouages de la mécanique fonctionnent en rythme. Comme a dit un certain Borhinger: « c’est beau une ville la nuit », et même s’il ne parlait pas des mêmes découvertes que ce matin, je ressens cette beauté de la ville encore endormie. Il n’y a personne dans les rues (on est samedi ce qui explique un peu…) et cela donne une ambiance de premier matin du monde. Vers le CHPL les effluves des boulangeries (voilà des gens qui sont levés depuis bien longtemps) viennent me titiller les narines et pour un peu je m’arrêterais bien pour prendre un croissant ou une baguette toute chaude. Sans argent sur moi je me contente de ces odeurs appétissantes.
Malgré mon départ précipité, j’ai pensé à prendre mes écouteurs et le Ipod, la musique amplifie ma sérénité et crée une harmonie entre ma course et l’environnement urbain. En redescendant de l’Esplanade je croise quelques lycéens qui me regardent l’air de dire : » Vraiment faut être dingue pour se lever si tôt rt aller courir! Mais ils nepeuvent pas savoir que je je suis au contraire très lucide et enthousiaste. Je me sens vivant et en accord avec mon corps. C’est avec une foulée dynamique que je remonte le cours Fauriel. Le jour qui se lève me donne le sentiment d’être un véritable privilègié, une des rares personnes à vivre ces instants. Je mesure vraiment la chance d’être en bonne santé et de pouvoir profiter pleinement de ce moment. De retour chez moi je sais que toutes ces bonnes vibrations emmagasinées vont m’accompagner toute la journée bien que je doive aller bosser. Plusieurs fois je ferais ainsi remonter à la surface ces sensations ressenties le matin afin de relativiser les soucis ou tracas de la journée.
Lundi. Me voilà en route pour la sortie que je n’ai pas faite la veille pour cause de bénévolat sur le marathon de Lyon. C’est ma première reconnaissance de la Saintélyon. Je suis venu en voiture jusqu’au parking du magasin Carrefour à l’entrée de Sorbiers (Km 6 environ) d’ou je vais démarrer pour rejoindre le 1er ravito à Saint Christo, soit une vingtaine de Km aller et retour. Il fait un temps idéal pour courir et je suis très motivé. D’avoir vu tous ces coureurs hier m’a donné l’envie de revenir de ce côté ci de la barrière (au sens propre comme figuré). Après 2 bornes de montée sur le goudron, je retrouve le chemin. Je suis la trace enregistrée sur ma montre afin de vraiment rester fidèle au parcours de la Saintélyon, ce qui ne m’empêche pas malgré tout de me tromper et de faire ainsi 500m de plus pour retrouver le bon itinéraire. C’est super agréable, les sensations ont bonnes, les jambes répondent bien et j’avance à bonne allure sur ces chemins de campagne. J’essaye de mémoriser les difficultés et les caractéristiques du parcours car de nuit ca ne sera pas aussi facile. Même si je suis « local » je ne cours que très peu sur ce versant (Monts du Lyonnais) étant plus un habitué des Monts du Pilat (en face). Arrivé vers le Fayet un petit rayon de soleil vient me caresser le visage et me rappeller que la Saintélyon c’est plutôt du froid, le brouillard et la neige, donc profitons en!
Il me faut 1h04 pour rejoindre le stade de Saint Christo désert. C’est une bonne indication sachant que j’ai quasiment courru tout du long (oui, oui même dans les montées) et que je me suis trompé 2/3 fois (1 bon km de plus au total). Je fais une pause, je profite du calme du village. Tout en récupérant au soleil je profite de ces moments de plaisirs offert par la course à pied. Je vais mettre 1h03 pour rentrer tranquillement par le même chemin ( je marche dans les montées et c’est en majorité de la decente). Quelques étirements sur le parking au milieu des gens qui retournent à leurs voitures après leur course et c’est le retour à la maison.
Durant ce week , avec ces 2 sorties (et Dimanche l expérience d’être bénévole, voir l’article : »De l’autre côté de la barrière ») j’ai repris conscience de la valeur de ces émotions qui font vibrer à la fois mentalement et physiquement, de ces bienfaits que la course à pied peut offrir. Ce ne fut pas une révélation, mais je dois avouer que cela m’a permis de bien recharger mes batteries physiologiques et de me rappeller la chance que j’ai de pouvoir courir sereinement et de pouvoir envisager des projets d’aventures humaines et sportives. Ces plaisirs ne sont pas donnés à tout le monde, il faut donc savoir les apprécier et en prendre toute la saveur dans l’instant ou ils se présentent. A la différence d’un certain Killian J. qui affirme dans son bouquin qu’il faut « courir ou mourir je dirais que « courir c’est vivre ».
Frank