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La boule au ventre

remy


 

remy-jegard-saintelyonJe sais pas vous, mais moi j’essaye toujours de respecter une certaine coupure hivernale dans ma saison. Cela doit venir de mes débuts en cyclisme où là carrément on arrêtait le vélo pendant quelques mois, le remplaçant par une autre activité, genre cross ou autre…
Mais bon c’était il y a longtemps et aujourd’hui, il ne s’agit pas d’arrêter totalement la course à pied pendant un mois mais bien de lever le pied sur les compétitions… Car vous l’aurez remarqué, des compétitions, il y en a de plus en plus et le choix, même autour de chez nous, semble illimité. Nous sommes loin de l’époque où il y avait quelques cross l’hiver, point barre. Ou, pour parler de Midi-Pyrénées, la saison des courses redémarrait avec le semi de Blagnac, soit au début mars… Depuis les trails, blancs ou pas, sont passés par là et les mois de décembre, janvier et février sont blindés !
Mais ce n’est pas le sujet de mon billet. Je voulais vous parler de la peur de la reprise. Oh ce n’est pas une crainte terrible qui va vous empêcher de vous lever le matin ou qui va vous faire paniquer juste à l’écoute du mot « course », mais c’est tout de même bien une petite boule au ventre qui s’installe sournoisement en vous dans les dernières 24h avant le « grand départ »…
C’est ce qui fait aussi que vous dormez un petit peu moins bien la veille du grand jour. Vous avez beau courir trente fois durant une année et bien, dès que vous avez coupé un mois ou deux, quand il s’agit de remettre un dossard en début de saison il y a toujours quelque chose d’un peu nouveau… Vous êtes comme un minime qui découvrirait sa première compétition. Allez savoir pourquoi ? Sans doute la peur de l’effort à venir. Car la course n’est pas un sport facile où l’on peut se dire : « j’y vais, je vais m’éclater à courir entre potes et tant pis si je mets trois heures pour faire les dix bornes ! »
En fait, il y a toujours une notion de compétition. On met un dossard donc on est censé faire de notre mieux, se donner, aller au bout… Bien sûr, on ne parle pas de gagner là, mais bien de faire mieux que durant l’entrainement. Parfois le simple fait d’aller au bout est un gage de réussite quand les distances sont plus longues ou les conditions dantesques, parfois la reconnaissance des autres par la suite dans les discussions qui vont suivre, voire l’admiration vont susciter l’envie de se dépasser pendant la course.
Bref tout cela fait que vous avez perdu en quelques semaines les automatismes. Comme si vous aviez peur d’arriver en retard, de ne plus savoir accrocher vos épingles, de ne plus savoir quoi manger la veille ou même le matin…
Souvent l’excitation prend aussi le pas sur cette petite peur et la boule au ventre s’en va, mais je pense que l’on est tous un peu pareil. On y pense la veille, on y pense la journée quand la compétition est l’après-midi ou le soir, on essaye de se tourner vers une autre activité pour passer le temps, mais le fait est là : quoiqu’il arrive, il va falloir en baver, il va falloir se donner à nouveau, suer et se faire mal !
Cela ne vous est jamais arrivé de vous être inscrit et de vous dire au dernier moment : « non, je n’y vais pas cette fois, je ne suis pas prêt… ce sera pour la prochaine ! »
Et si jamais il existait quelqu’un qui s’entraine comme un fou, qui s’inscrit partout et que l’on ne voit jamais car il hésite jusqu’au bout et par crainte fait demi-tour au tout dernier moment ? Non, je n’ose imaginer. Ah ah…

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