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Au bout du marathon…

Manu


 

Marathon… le mot qui cristallise les rêves et les cauchemars de la plupart des coureurs de fond, on commence par une petite course pour rigoler, on s’entraine, on prend goût à l’endorphine. Aucun coureur de fond ne peut avouer qu’il n’a pas eu envie, un jour, de courir un marathon. Une épreuve mythique, difficile qui est devenue un phénomène de société et même si je n’aime pas le terme : une mode.

Mais pourquoi ?

Tout les coureurs le savent, accepter de courir un marathon, c’est accepter de souffrir. Souffrir le jour de la course bien sûr mais surtout souffrir pendant la préparation. Un marathon c’est dur car il faut subir la préparation pendant plusieurs mois, une préparation longue pour une course longue.

Aux états-unis, l’approche n’est pas autant sportive c’est un défi humain. Il est vécu au delà de la notion de course à pied, le but est de parcourir les 42 kilomètres, peu importe le temps… D’ailleurs il fait souvent nuit quand les derniers héros arrivent au bout de l’épreuve. Après 6 voire 7 heures de course, on croise souvent des athlètes qui ne le sont pas, ils n’ont en aucun le physique de l’événement mais ils se sont lancés dans ce défi hors norme.

Moins ils vont vite sur le parcours, plus ils sont acclamés par la foule car plus leur performance sera longue. Sur le marathon de New-York, j’ai vu énormément de coureurs en situation de handicap. Ils sont d’ailleurs très bien entourés et très bien accompagnés par plusieurs coureurs valides. Déficients visuels, coureurs avec un seul bras, avec une prothèse de jambe… L’épreuve est vraiment ouverte à tous !

J’ai été touché par un athlète en fauteuil, nos regards se sont croisés de loin… tout simplement car il roulait à reculons et il faisait avancer son fauteuil avec une de ses jambes. Ses accompagnateurs étaient devant pour ajuster sa trajectoire. En le voyant après 3 heures d’effort, j’ai calculé rapidement et je me suis rappelé qu’il avait sans doute commencé l’épreuve près de 2 heures avant moi… soit déjà plus de 5 heures d’effort à pousser sur une seule jambe… Comme la plupart des coureurs qui le dépassaient, je me suis dit que je ne pouvais pas me plaindre d’avoir un peu mal aux jambes… Nous avons fait un check et je lui ai souhaité bon courage.

Alors c’est vrai qu’en tant que coureurs, on ne comprend pas toujours qu’on puisse faire un marathon en 6 ou 7 heures, mais chacun a son Everest. Il suffit de le trouver et de tenter de le gravir.

 

 

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