Le Marathon de Boston est plus qu’une course. C’est une légende vivante, un symbole de persévérance, d’histoire, de performance et de communauté. Créé en 1897, il est le plus ancien marathon annuel au monde. Inspiré par l’épreuve marathon des premiers Jeux Olympiques modernes à Athènes en 1896, le Boston Athletic Association (BAA) lança la première édition avec 15 coureurs seulement. Depuis, il est devenu l’un des Six World Marathon Majors, aux côtés de New York, Chicago, Berlin, Londres et Tokyo (devenu 7 maintenant).

Une histoire jalonnée de moments marquants
Le Marathon de Boston n’a jamais cessé d’écrire l’histoire de la course à pied :
- 1966 : Bobbi Gibb devient la première femme à courir le marathon officieusement, après s’être vu refuser l’inscription.
- 1967 : Kathrine Switzer s’inscrit sous ses initiales « K.V. Switzer » et devient la première femme officiellement inscrite. Un organisateur tente de la faire sortir de la course, une scène immortalisée dans une photo devenue virale avant l’heure.
- 1980 : Rosie Ruiz franchit la ligne d’arrivée en première position chez les femmes, mais il s’avère qu’elle a triché en prenant le métro pendant la course.
- 2013 : un attentat à la bombe fait 3 morts et plus de 280 blessés près de la ligne d’arrivée. Un drame qui bouleversera à jamais la communauté de la course à pied.
Chaque édition depuis ce drame est un hommage au courage et à la résilience.
Les vainqueurs de légende
Le palmarès du Marathon de Boston est une galerie de champions et d’icônes :
- Clarence DeMar (7 victoires entre 1911 et 1930)
- Bill Rodgers (4 victoires dans les années 70)
- Geoffrey Mutai (2011) en 2h03:02 — un temps plus rapide que l’ancien record du monde, mais non homologué à cause du profil du parcours
- Meb Keflezighi (2014) : premier Américain à gagner depuis 1983
- Desiree Linden (2018) : première Américaine depuis 33 ans à gagner chez les femmes
Un parcours unique… et redoutable
Le parcours de Boston est à contre-courant de la tendance actuelle des marathons ultra-plats pour les records.
- Départ à Hopkinton, une petite ville à 42,195 km à l’ouest de Boston
- Profil globalement en descente, ce qui empêche l’homologation de records du monde
- Heartbreak Hill, située entre les km 32 et 34, est célèbre pour briser les jambes des coureurs au moment où les réserves d’énergie s’épuisent
Dénivelé :
- Descente cumulative : ~135 m
- Montée cumulative : ~70 m
La météo en avril peut aussi être très imprévisible : pluie battante, vent de face, ou canicule surprise.
Un système de qualification élitiste
Contrairement à d’autres marathons majeurs, on ne s’inscrit pas au Marathon de Boston, on le mérite.
Il faut :
- Réaliser un temps qualificatif dans un autre marathon labellisé
- Ces temps varient selon l’âge et le sexe (par ex. 3h00 pour un homme de moins de 35 ans)
- En réalité, courir 2 à 5 minutes plus vite que le temps minimum est nécessaire, car les places sont limitées
- Aucun tirage au sort (sauf pour quelques dossards caritatifs)
Anecdotes de légende
- La cloche de Wellesley : à mi-parcours, les étudiantes du Wellesley College encouragent les coureurs avec des pancartes, des baisers, et des cris inoubliables. Un passage culte.
- Le duel de 1982 : « Duel in the Sun » entre Alberto Salazar et Dick Beardsley, l’un des finishs les plus dramatiques de l’histoire.
- L’édition 2018 : un froid polaire, de la pluie, et des abandons en masse parmi les élites. Une édition atypique remportée par Yuki Kawauchi.
Une image forte dans la culture populaire
Le Marathon de Boston est un symbole de persévérance et de communauté :
- Le slogan « Boston Strong » a émergé après l’attentat de 2013.
- Le public est l’un des plus passionnés au monde : plus d’un million de spectateurs chaque année.
- Le lundi de la course est férié dans l’État du Massachusetts (Patriots’ Day), renforçant la portée régionale de l’événement.