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Manon Genêt, triathlète : La femme à la triple volonté !

remy


 

Manon Genet«Je me souviens de cette image comme si c’était hier. Je pense que je m’en souviendrai encore longtemps, peut‐être toute ma vie… Je suis au départ de l’Ironman de Nice. Je suis tout devant, sur la première ligne, le départ se fait sur la plage … Je me retourne et derrière moi, il y a quelques milliers de triathlètes prêts à en découdre. C’est le rendez‐vous de l’année ou de toute une vie pour certains. Je fais le vide dans ma tête. La musique est à fond, ça parle et ça crie de partout. Mais je n’entends plus rien, je suis seule au monde désormais. Rien de ce qui se passe autour de moi ne peut plus m’atteindre. Je suis dans ma bulle et je prends juste conscience que je suis en train de vivre quelque chose d’unique et d’extraordinaire. Je marque cet instant à jamais dans ma tête ! »

Pour Manon Genêt, c’est un rêve qui est en train de prendre forme. Tout triathlète qui se respecte a pour but ultime de finir au moins une fois dans sa vie un Ironman. Et cela ira même au‐delà de toutes ses espérances car elle parviendra même, avec d’entrée un bon résultat dans sa catégorie d’âge, a se qualifier directement pour le «graal »de la discipline,l’Ironman d’Hawaï (les championnats du monde d’ironman)!

Mais l’histoire de Manon commence bien plus tôt, sur les tapis de salle de gymnastique pour être plus précis. Car il faut être clair, rien ne prédestinait cette rochelaise à devenir une championne du triple effort.

«Quand j’étais petite, j’ai fait de la gymnastique à un bon niveau. J’en ai fait pendant dix ans et je dois bien avouer que c’est une discipline d’entrainement assez dure. Cela forge un caractère, c’est certain. Même si, très vite, on se rend compte que l’on ne pourra plus progresser et que cela devient frustrant. Au point de devoir stopper. Comme presque tous les gymnastes, en fait… »

Elle gardera donc de cette expérience une volonté de fer et puis aussi un amour du sport bien ancré. Pourtant le rapport avec le triathlon est encore un peu flou à se dessiner, c’est le moins que l’on puisse dire. Si ce n’est que la jeune Manon Genêt aime à se déplacer en vélo pour à peu près tous ses trajets. Le matin et le soir pour aller au bahut et puis un peu partout aussi. Mais le déclic, le vrai, va se produire grâce aux études. Manon s’en va une année entière aux États‐Unis pour parfaire son anglais. C’est dans l’État de Rhode Island qu’elle apprendra les techniques de natation.

Les débuts se font sur une petite épreuve régionale. Juste comme ça, en passant. Pour se faire plaisir. Elle terminera honorablement mais le virus est inoculé. Elle intègre dans la foulée l’ESC de Toulouse et s’inscrit donc naturellement au TUC 31.

« Au début, franchement, je ne pensais pas faire énormément de compétitions. Moi ce qui me plait vraiment dans cette discipline, c’est l’ambiance qui y règne, l’entraide, le partage. C’est un certain esprit d’équipe qui me plait bien, même si c’est un sport très individuel. »

C’est aussi durant cette période, durant les premiers mois de ses entrainements au TUC, que sa route va croiser celle d’un certain Frédéric Lureau, coach sportif de formation et coach au club toulousain. Ce dernier va devenir l’entraineur de Manon qui n’en avait jamais eu jusqu’alors et aussi un peu plus que cela. C’était, il y a deux ans déjà et la carrière de la jeune fille, âgée dès lors de 23 ans, vient de décoller. Elle s’inscrira bientôt à son premier half (moitié d’un Ironman) du côté de Saint‐Jean de Luz et finira deuxième pour une première tentative. C’est tout simplement extraordinaire. L’année suivant, au Half Ironman d’Aix en Provence, elle se qualifie pour les championnats du monde de la spécialité qui auront lieu au Québec au mois de septembre.

«J’ai été moi même surprise de mes capacités d’endurance. Je ne l’aurais jamais cru… Fred avait plus confiance en moi de ce côté‐là et il a eu sans doute raison. »

Car quelques mois plus tard donc, elle termine son premier Ironman et empoche sa qualif pour les mondiaux également. Hawaï en octobre. C’est le carton plein. Du coup commence à se poser un autre souci : les sponsors ! Car, on l’aura bien compris, si les qualifications tombent comme des mouches, les billets d’avion et les voyages qui s’en suivent, eux, ne sont pas gratuits. Loin s’en faut !

« J’ai bien quelques enseignes qui me suivent, comme I‐Run pour le matériel, Isostar pour la nutrition mais je cherche encore une marque de vélo ou une société qui souhaite investir et me soutenir. Ou nous soutenir car Fred est dans la même aventure que moi, évidemment ! »

Manon est en fin de cycle à l’école de commerce. Actuellement elle suit une formation chez I‐Run, en alternance avec l’école. Elle s’occupe de l’aspect communication et recherche de partenariats avec des courses pour la célèbre marque implantée à Toulouse.

« Ce boulot me plait énormément. Je suis, comme qui dirait, dans mon élément»

Pour le moment ; Manon s’entraine d’arrache‐pied. Elle ne lésine pas sur les heures d’entrainement. Près de 20 par semaine. Et cela ne lui laisse plus guère de temps pour faire autre chose, entre boulot, études et sport.

« Je n’ai pas envie de tout arrêter pour ne faire que du triathlon. Cela ne m’intéresse pas. J’ai besoin de trouver un équilibre dans ma vie et là je suis bien… Je m’entends en plus très bien avec Fred avec qui nous avons donc la chance de partager une grande passion commune. Je peux dire que je suis déjà comblée. Pour moi le rêve a toujours été de pouvoir terminer un ironman. Désormais tout le reste est du bonus même si je vais tout mettre en œuvre pour bien réussir mes futures échéances… »

Mais un petit détail peut chiffonner tout de même: comment se fait‐il qu’une femme bien dans ses baskets qui vente les vertus d’une discipline tournée vers le partage et l’esprit d’équipe, se renferme au départ d’une course telle l’Ironman pour aller rechercher quelque chose de très individuel finalement ? La réponse, elle nous la donne, en conclusion justement.

On comprend tout désormais et une chose parait certaine, c’est que Manon n’a pas fini de nous étonner. On en reparlera très bientôt et ce, au plus haut niveau!

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