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Spartan Race 2014 : Beast vu de l’intérieur

Manu


 

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Mon ami Tibaud a vécu la première Beast sur le sol français :

Ce week end avait lieu la seconde édition de la Spartan Race sur le circuit Paul Ricard. Après en avoir bavé un peu l’an dernier sur le format Super (13 kilomètres, notre choix c’est naturellement porté cette année sur la distance supérieure: le Beast. Avec 20 kilomètres à parcourir autour du circuit et 26 obstacles annoncés, et une météo très tourmentée jusqu’à quelques heures du départ, nous nous attendions à en découdre avec les éléments, et nous mêmes.

Réveillés vers 6 heures pour un départ prévu à 11 heures, nous recevons un mail indiquant un départ décalé d’une heure à cause des violentes pluies, ce qui nous confirme un parcours extrêmement boueux et humide. Pas de problèmes, c’est ce que nous recherchons!

Nous arrivons sur zone vers 9h30. Le parking, les inscriptions et la consigne se passent sans aucun problème et nous pouvons prendre la température sur la zone d’arrivée et découvrir certains des obstacles qui nous attendent. Le dernier sera un mur de 2m40, flanqué du numéro 42. On des donc loin des 28+ annoncés dans le programme, ce qui nous pousse à manger quelques barres énergétiques de plus.

10h45: la vague élite, partie 45 minutes plus tôt, passe devant nous, la mi-parcours faisant une boucle par l’aire d’arrivée. 10km et 24 obstacles, cela fait une moyenne de course dans les 16km/h. Nous tablons modestement sur 1h30 nous concernant pour cette première partie.

11h45: nous rejoignons la zone de départ pour un échauffement musclé et bon enfant, la bonne nouvelle étant le soleil qui a définitivement refait surface. Décision est prise pour ma part de faire la course comme l’an dernier, en maillot. A en juger par le nombre de t-shirts croisés par terre tout au long du parcours, je pense que c’était le meilleur choix à faire.

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Midi : alors que nous partons, nous croisons le gagnant de la Beast et ses poursuivants qui en terminent en un peu plus 2 heures. Un rapide calcul indique que la seconde partie de course est donc beaucoup plus lente et, vue la carrure du garçon, le format semble bien moins propice aux purs coureurs sveltes. Les premiers mètres nous permettent de regarder quelques belles GT qui tournent sur le circuit annexe du Castelet.

Le début du parcours est ainsi une course le long d’une bute d’une quinzaine de mètres de haut que nous montons et descendons plusieurs fois avant d’attaquer un chemin boisé avec des franchissements de troncs empilés, quelques murs, une flaque avec de l’eau boueuse et froide à la hanche, et un premier porté de bûche. Les cuisses commencent à chauffer mais, fort heureusement, nos gentils organisateurs ont prévu une première natation en haut trouble d’une cinquantaine de mètres. C’est plutôt vivifiant, et le moral des troupes est toujours au vert.

Après cette première trempette, nous tombons dans un cul de sac et il est temps de sortir une première fois de l’enceinte du circuit. On escalade un mur de 4 mètres avec les moyens du bord, puis devons en descendre en utilisant ce qui se rapproche d’une barre métallique de caserne de pompiers. Mais la barre étant aussi trempée que nous, impossible de se freiner, et nous atterrissons lourdement sur un maigre étal de paille. Pas de casse, mais limite quand même. Sans larmoyer, un peu plus d’épaisseur n’aurait pas été de trop (c’est le seul dans ce cas sur les 42).

La balade se poursuit avec de nouvelles traversées de marécages, un premier rampé dans une flaque king-size, puis un nouveau franchissement via une échelle de fortune et un toboggan qui nous ramènent sur le circuit. Nous y foulons la piste principale non sans avoir sur notre épaule un pneu pour corser cette petite boucle. Nous retournons vers la zone de départ en franchissant de grands classiques de la Spartan: échelle de singe, bac de boue, pyramide de bottes de foin, sacs à lever avec une poulie, et quelques palissades. Nous arrivons enfin au lac avec des rondins à franchir durant la traversée. L’eau est vraiment fraîche, mais cela nous permet néanmoins de faire un brin de toilette et d’enlever la tonne de gravier qui se trouve dans nos chaussures. Arrive la corde, agrémentée cette année de 3 nœuds, le franchissement de la route via des échelles de cordes, et nous voilà dans l’aire d’arrivée pour fêter notre passage à mi-parcours. Bel accueil du public et des amis qui nous agitent des bières et ne peuvent refreiner un sourire alors que nous rampons dans la boue à quelques mètres d’eux.

On boucle cette première partie en 2 heures, un poil (gros) en retard sur notre programme, ralentis que nous fûmes par quelques échecs punis de 30 Burpees sur certains obstacles.

A la différence de l’an dernier, la partie à fort dénivelé arrive pour le dessert. Avant de ressortir du circuit pour descendre vers la route du Brûlat, nous testons le tirage d’objets improbables (des pneus de camions dans les Thermopyles, seriously?). L’an dernier, le début de parcours dans cette zone escarpée m’avait massacré le genoux, alors que nous n’y avions passé que 2 kilomètres. Pour la Beast, les boucles en représenteront 4 fois plus et le dénivelé approximatif de cette zone tournera finalement autour de 750 mètres. Avec, la plupart du temps, un chargement sur le dos: sac de sable ou de riz, sceau avec du gravier, pavé de béton à tirer. Les raidillons s’enchainent, tout comme les minutes. Notre moyenne chute vertigineusement et nous devons faire des passages à 2 ou 3 km/h. Les crampes passent de l’un à l’autre, on se sert les coudes, on se porte un sac et on s’énerve un peu: dans cette partie si difficile, le ravitaillement aurait gagné notre cœur si quelques bananes avaient figuré au menu, il faudra se contenter d’eau. Sans verre, spartiate quoi. Bref, il en fallait plus pour nous décourager.

Le plus arrive avec, entre deux sacs à porter dans des pentes à 12/15%, un portique et 3 cordes. Lisses cette fois. Je tente mollement de grimper, mais le jus est insuffisant. Je burpise pour la première fois, me rendant plus que jamais compte de l’importance de ne pas faire cette pénalité épuisante.

Mais avec le temps, nous arrivons au pied de la dernière colline qui reste à gravir, après un passage impressionnant de filet incliné à plus de 4 mètres de haut. Un légionnaire de l’encadrement nous indique avec un accent des pays froids « Preunez souffle pour le mour ». Exactement, entre mur et mort. La montée est longue et difficile, mais, pour la première fois depuis plus de trois heures, nous entendons le bruit des Porsches et Ferrari qui tournent. Et, ô joie, le dernier ravitaillement est royal avec bananes, cakes, et de l’eau dans des verres. Il faut dire que notre meilleur ami du jour, le quad balaie (puisque nous étions les derniers de la dernière vague Beast) avait du prévenir de notre déconvenue du troisième ravito.

Enfin de retour dans la zone du circuit, à peu près plate, nous passons sans accro les javelots et autres bosses dignes d’un parcours de BMX, et arrivons à 400 mètres de l’arrivée. Problème, les 100 premiers mètres sont à faire en rampant dans la boue sous les barbelés. Nous avons du faire avec les muscles encore valides: sur les coudes, sur le ventre, sur le côté, en roulant, en glissant … 20 minutes de combat, épuisés, et des chaussures dignes des plateform boots de Kiss, mais en boue.

Durant ce dernier rampé, nous rattrapons finalement une camarade de début de parcours qui avait pris le large sur nous, avant de probablement laisser filer ses partenaires de course. Croisée lors des boucles, nous avons été scotché par sa résistance. Non pas que l’épreuve soit surhumaine, mais la faire seule quand on voit certains obstacles de la seconde partie prouve la volonté de fer de cette femme. En tant que derniers, nous l’aidons comme nous pouvons, notamment sur l’ultime plan incliné qui était éliminatoire.. Merci à Anne Catherine pour ce beau moment de solidarité sportive, et encore bravo pour cette réussite quasi-solitaire.

C’est donc avec elle que nous franchissons le 42 ième obstacle, le mur de 2.40, le feu puis ligne d’arrivée. Le temps, tout à fait anecdotique à ce niveau: 5h36, pour un classement peu reluisant: dans les 875 sur 935 coureurs au départ. Non, vous ne rêvez pas, le dernier classé (897) a mis 6h27 pour en terminer, et on compte 37 abandons.

Comme vous aurez pu le deviner, notre objectif n’était pas de claquer un chrono durant cette Spartan Beast mais juste, et c’est déjà beaucoup, de vivre une aventure humaine avec la famille et quelques amis. Nous avons fait une préparation honnête mais probablement un peu tardive (3 mois), et c’est avec quelques kilos de moins que nous nous présenterons au Castelet l’an prochain. Et avec des objectifs qui seront eux aussi plus affutés.

Pour avoir fait une Super et une Beast et, vue la carrure des gagnants de ces deux formats, la Beast impose plus de caisse pour les portés, là où la Super favorisait l’an dernier les profils demi fond. La Beast est vraiment faite pour les décathloniens.

Niveau entrainement, manger du dénivelé en terrain accidenté est obligatoire, et souvent avec 25 kilos de plus sur le dos. Ne pas avoir à faire de burpees est un vrai soulagement, particulièrement en fin de parcours, et les entraînements aux techniques de franchissement, de grimpe, de ramper ou de lancer sont payantes le jour J.

Concernant la course et l’organisation, le point principale à améliorer reste les ravitaillements un peu light. Le quad balai a été notre ange gardien et, même si il a refusé mon câlin boueux après la ligne d’arrivée, il a été d’une grande efficacité.

Autour de la course, les accompagnants ont passé une après-midi sympa avec de quoi se restaurer, des animations, la Spartan Junior pour les petits … Peut être qu’un parcours accompagnant permettant de voir les coureurs plus régulièrement serait sympa, idéalement avec des horaires de passage en fonction de la vitesse moyenne (dans la configuration actuelle, la zone d’échange avec le public se concentre uniquement autour de la zone d’arrivée et du lac).

J’ai finalement regretté de ne pas me prendre de branlée à coup de coton-tiges géants à l’arrivée, qui était quasi déserte à 17h30, alors que j’avais réservé mon dernier pourcent d’énergie pour une ultime charge vengeresse.

Tant pis, je le garde pour l’an prochain!

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4 commentaires sur “Spartan Race 2014 : Beast vu de l’intérieur”


Posté par Rohnny Le 19 octobre 2014 à 8:56

C’est du solide cette course 🙂

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Posté par bertin Le 1 octobre 2015 à 14:50

bonjour,
je suis sportive mais pas non plus un militaire ou pompier , je suis juste dynamique et un peu frapadingue .. alors je voulais savoir si cette course est surhumaine ou pas. ( j ai jamais franchi de mur..mais j aime la boue).
je compte faire le 5 km … sans entrainement.
c est possible ???

merci

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    Posté par Laure Le 8 octobre 2016 à 22:54

    Non: même la 5km, la sprint, demande un entraînement régulier. Il faut être capable de faire des efforts importants pendant deux heures (au moins…), franchir des murs, grimper des cordes de 5m, ramper sur des distances importantes… C’est une course très difficile.


Posté par bertin Le 1 octobre 2015 à 15:11

et qu est ce que l epreuve eliminatoire indiqué au moment de l inscription??

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