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Ah, si j’étais une femme…

remy


 

Petit jeu facile mais tellement amusant. Je suis un homme. Je suis un coureur. Je me mets dans la peau d’une femme. Et j’imagine comment se déroule ma course avec tous les clichés que cela comporte, évidemment… Attention cela n’engage que moi !

« Physiquement, je ne me sens pas taillée pour la course à la base. J’ai les hanches un peu larges suite à ma troisième grossesse et la peau du ventre encore tiré des quelques kilos que j’ai reperdu depuis… Il faut absolument que je raffermisse tout ça. C’est ma hantise ! J’ai les seins un peu gros. Cela peut plaire à certains mais moi ça m’handicape pas mal… Ca ballotte de partout et je n’ai pas encore trouvé de brassière qui te laisse respirer librement ! En plus je suis obligée d’être très attentive à quelques fuites urinaires, sujet peu ragoutant, je vous l’accorde mais ce sont d’autres restes de mes grossesses passées… Qui n’a jamais couru avec une serviette a raté quelque chose dans sa vie de coureuse ! Non, je plaisante… C’est vraiment désagréable, même si on s’y habitue forcément.

Mais il y a le plaisir de la course en elle-même. J’adore prendre le départ même si, il faut bien l’avouer, il n’y a guère de politesse une fois que le chrono est déclenché. Femmes, hommes, enfants, on est tous logés à la même enseigne. Je me place souvent aux avant-postes, histoire de gagner quelques secondes, mais je me fais bousculer comme tout le monde. Moi ce qui me dérange, ce sont les odeurs. De mon côté, j’aime bien me maquiller un peu, ou au minimum, me parfumer, m’apprêter. Bref, je n’arrive jamais sur la ligne comme je suis au saut du lit. Beaucoup d’hommes n’ont pas cette délicatesse. A croire qu’ils ne se lavent jamais chez eux. Ou alors qu’ils ne prennent qu’une douche et donc qu’ils attendent d’avoir suer pour cela. C’est à la limite du supportable parfois… Sans parler de ceux qui vous crachent quasi dessus en pensant que le vent allait emporter leur douce substance loin sur le bas-côté, ou pire ceux qui urinent vite faits sur le bord, près d’un arbre et qui n’ont pas jaugé le sens éolien… Un vrai délice pour moi… Et j’imagine ne pas être la seule dans ce cas. Il m’est difficile de trouver un petit coin pour me délester pendant la course. Ou alors il faut passer dans une forêt hyper dense…Le plus souvent d’ailleurs, je demande à une copine de me cacher de la vue de tous. Enfin quand cela est possible…

J’ai aussi cette impression bizarre que la plupart des gars qui me suivent pourraient très bien me doubler mais qu’ils préfèrent rester bien calés derrière, non pas pour profiter de l’abri, mais bien pour me reluquer… Depuis le temps, j’en ai pris mon partie, mais il faut bien admettre que si cela se déroulait dans une rue en ville, ce serait totalement déplacé…

Heureusement, je tombe quelques fois sur des gentlemen qui n’hésitent pas à me laisser pas devant quand on franchit la ligne. Cela me fait plaisir, même si je me dis aussi que nous qui revendiquons l’égalité et la parité, n’avons pas forcément besoin de ça… J’ai horreur aussi de courir avec mon conjoint en course. Comme on n’a pas le même niveau, j’ai l’impression de l’embêter plutôt qu’autre chose. Je sais que je n’aimerai pas forcément me faire ralentir pas quelqu’un d’autre. L’amour, ça va, mais bon… Et puis il y a la remise des prix. Avec le jeu des catégories et des prix non cumulables, j’arrive parfois à monter sur le podium. C’est vrai qu’il faut avouer que sur certaines épreuves, nous ne sommes pas très nombreuses à nous aligner. L’autre jour sur un trail de 30km, nous n’étions que six à nous élancer… A ce stade, c’est quasi certain que je repartirai avec quelque chose… Et dire qu’on a longtemps différencié les prix entre hommes et femmes à cause du niveau justement… Mais bon quand il y a 120 mecs au départ et juste 10 femmes, je ne sais pas… Cela fait peut-être bizarre que toutes les femmes soient récompensées… Si j’étais un homme, je pense que ce serait plus facile… Moins de contraintes physiques, c’est évident… encore que je me suis toujours demandée si cela ne les gênait pas trop leur petit truc entre les jambes… mais bon c’est une autre histoire…Moi je suis une femme et bien heureuse de l’être car je sais bien que dès que les épreuves deviennent longues, j’ai ma chance. La femme est plus endurante que l’homme. C’est bien connu… »

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