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Les courses dans le Sud sont-elles plus festives ?

remy


 

course-festive-sudEn France, le moins que l’on puisse dire, c’est que la course à pied est très souvent liée à la fête. Fête annuelle d’une ville ou d’un village, kermesses, corrida, ouvertures de festivités et j’en passe. Pourtant il semble que le Sud‐Ouest ne soit pas en reste, pour ne pas dire, vire en tête dans la course à la fête… de là à dire que l’on a toujours su faire la bamboula par ici, il n’y a qu’un pas !

Attention, ne me faites pas dire ce que je ne veux pas, il existe un peu partout dans les régions des courses hautes en couleurs qui méritent vraiment le détour. Il y a les courses dans le nord liées au fêtes des géants, il y aussi quelques kermesses en Alsace qui maintiennent une tradition vivace et puis il y a des corridas un peu partout qui ont lieu en début de soirée et qui ne font donc que débuter une belle soirée de festia en tout genre. Il semble même que plus les années passent et plus les gens soient à la recherche d’une bonne ambiance qui règne tout autour d’une course, d’activités diverses liées à la manifestation sportive et d’autres petits plus
qui font que la journée ou le week‐end, plus que la course en elle‐même, reste inoubliable. Bref on est plus dans le domaine de la découverte, du voyage que de la compétition pure et simple. Même si les deux sont très souvent liées.

Du coup, une vraie belle période liée aux fêtes est sans conteste l’été. Et dans le sudouest, plus qu’ailleurs sans doute, on l’a bien compris. Deux possibilités s’offrent à l’adepte de course, soit aller en montagne avec pas mal de beaux trails, soit choisir une des multiples courses de fête donc. Sans être exhaustif, loin s’en faut, on peut noter d’emblée les Crêtes d’Espelette au calendrier. Elles se déroulent traditionnellement le premier week‐end de juillet et fêteront l’année prochaine leur 40ème édition. C’est une référence tout simplement en France et même en Europe en matière de fête liée à la course. Imaginez que le soir, sous des tentes immenses dressées spécialement pour l’occasion tout autour d’Espelette, petit village qui voit sa population multiplier à souhait, ce sont près de 3500 convives qui se regroupent pour en découdre devant l’axao traditionnel et le jambon de pays. La bière coule à flots et comme à chaque fois, il y fait très chaud, cela nous vaut des scènes assez pittoresques.

Jacky qui a découvert cela pour la première fois cette année, ne revient toujours pas. « C’est vraiment unique. Je pense qu’il faut le vivre au moins une fois. Les coureurs arrivent des différentes courses complètement vidés, épuisés et puis comme tout le monde pense déjà la fête, les excès ne sont pas loin avec certains qui le supportent plus ou moins bien.
Le soir tout le monde se lâche vraiment. C’est énorme ! »

Il est clair que peu d’autres courses supportent la comparaison avec Espelette. On pense par exemple à la Pastourelle, mais bon, c’est à Salers dans le Cantal… et pas vraiment dans le Sud‐Ouest donc. Revenons à nos moutons.

Mais ce qui fonctionne très bien vers chez nous, ce sont les courses à pied qui ouvrent les festivités d’une ville. Et plus ça va, plus le nombre de ce genre d’épreuves ne cessent d’augmenter. Pourtant on se doit de citer les deux références en la matière qui sont la Feriascapade de Dax et Les Festayres de Bayonne. Vous admettrez qu’en matière de fête débridée, il est difficile en France de faire mieux que celles de Bayonne. En effet ce sont quelques jours de pure folie qui sont proposés à tous, en plein coeur de la ville basque. Et ce du petit matin au… petit matin. Cela n’arrête pas et donc le mercredi matin, avant que ne débute la grande bamboula, juste avant que les clefs de la ville ne soient remises officiellement aux Festayres et bien on s’offre une petite course à pied. Un petit galop pour mieux faire passer les excès à venir. 13 km depuis la plage de Biarritz ou pas loin, jusqu’à la porte de Bayonne. Et tous les ans, le nombre de coureurs présents s’emballe. On doit compter les dossards distribués, dans les 4000 au bas mot, mais on doit surtout rajouter tous ceux qui veulent être présents et qui n’ont pas obtenu le précieux sésame et là on doit bien taper dans les 1500 à vue de nez. Du coup, on ne sait jamais trop, mais on parle de 5000 et plus !!

Dans le même principe, il y a Dax qui ouvre aussi sa semaine de festivités avec un 10km classant et qualificatif. La fête est moins réputée (encore que !) mais en tout cas, on sait que là ils sont dans les 4000 et que chaque année tombe le record. Il est vrai que les organisateurs savent y faire avec une voiture à gagner au tirage au sort. « Venez en courant et repartez au volant » reste le slogan trouvé par Jacques Gayon, instigateur de l’événement, et personnage illustre de la ville, qui nous a quitté bien trop tôt, il y a déjà trois ans.

« Dax c’est une ambiance vraiment magique » précise Mathieu qui revient tous les ans depuis six ans désormais à cette course. « Je n’y reste que deux jours en tout. Je fais un tour à la fête foraine, je loue un petit studio en ville, je choisis aussi un ou deux rendez‐vous de tauromachie, et ainsi en famille ça fait un petit déplacement sympa. Je ne bois pas trop comme beaucoup de jeunes, mais j’en profite vraiment et je ne raterai donc la course pour rien au monde. Pour moi les deux sont liés. Je cours et ensuite j’en profite d’autant plus. Ici tout reste à échelle humaine et c’est bien agréable. Il y en a pour les tous petits aussi…Personne n’est oublié»

Mais ça évidemment, c’est pour les grosses machines, les grosses courses aussi. Car à Dax, par exemple, avec 4000 inscrits officiellement donc sur une unique distance, on n’est pas loin du record national ! Car en été, il y a plein d’autres villages ou petites bourgades qui ont pris le pas. On peut citer les courses du Moun de Mont de Marsan, Villeneuve de Marsan aussi et le semi d’Armagnac… Mais on peut également mettre en exergue une autre course : les 10km de Soustons. En effet en dix ans d’existence, la petite course est devenue une « grande ». Avec 1500 partants l’an passé, record en cours, cette épreuve qui se déroule début août ouvre également les fêtes de la ville et est devenue une vraie référence en la matière.

Il est vrai que les fêtes de Soustons ne peuvent se comparer à ses deux soeurs, mais tout de même, avec trois jours non stop de festivités très landaises, on peut vivre quelque chose de vraiment différent. D’autant plus que l’océan et le lac ne sont pas loin pour en mettre plein la vue à tout le monde. Bref ça sent bon les vacances et le gros point fort que l’on ne retrouve nulle part ailleurs reste aussi l’arrivée directement dans les arènes. « Ca fait vraiment toute la différence » raconte encore enthousiaste Ludovic qui a découvert en 2012 ce rendez‐vous estival. « Quand vous finissez sur ce tapis rouge, vous vous dites d’abord que vous allez vous arrêtez juste devant les arènes et puis non… Vous entrez directement à l’intérieur et vous passer sous une haie humaine dressée par des bergers en échasses. C’est inoubliable ! »

D’autant plus marquant que deux heures après les derniers arrivés sur ce 10km lui aussi classant, les arènes servent à la première corrida des fêtes de Soustons. Bref c’est de la haute voltige du côté de Soustons avec Stéphane Sédiki aux manettes. Cela reste notre coup de coeur du dossier. Du coup on peut bien le conclure de manière purement chauviniste, la fête dans le Sud‐ Ouest, il faut venir la vivre. « la perf d’accord, la fête d’abord ! » n’est‐il pas le slogan des crêtes d’Espelette ? Allez venez vous en rendre compte de vous‐même !

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