Vous n’avez pas pu passer à côté de cette nouveauté, la nouvelle Adidas Adios Pro Evo 1 a fait parler d’elle il y a quelques semaines. Certaines personnes n’ont vu que le prix, il est vrai qu’avec un prix de 500 euros la paire, elles ne pouvaient pas passer inaperçues. Mais je ne vais pas revenir sur cette histoire de prix, c’est un débat stérile, la notion de niveau de prix est très subjective.
Au delà de ces considérations pécuniaires, c’est surtout une preuve du dynamisme de la recherche dans le milieu de la course à pied. La technologie progresse pour le bien des coureurs : des chaussures légères dynamiques, qui limite la violence de l’impact et favorise une récupération plus rapide. Car oui on parle de vitesse, on parle de dynamise et de carbone mais il ne faut pas oublier que ces nouvelles mousses permettent de combiner dynamisme et amorti.
Cela impacte vos performances mais cela vous permet de préserver vos fibres musculaires et limiter les courbatures. Quand les athlètes, 20 ans au paravant, courraient sur une fine couche d’EVA pour minimiser le poids, ils cassaient beaucoup de fibres augmentant le besoin de récupération.
Pourquoi si cher ? Pourquoi si peu ?
Adidas cherche à reprendre le record du monde du marathon pour montrer la qualité de ses modèles. Avec la nouvelle législation, il n’est plus possible de courir avec des prototypes au risque de voir un record non homologué. Faire une petite série disponible à la vente permet de valider l’homologation, la vendre à un prix élevé permet également de rembourser les investissements en recherche et développement mais entre les dotations athlètes et les marges de distributeurs, c’est sans doute insuffisant pour combler l’investissement nécessaire pour la création d’un nouveau modèle aussi pointu.
Le test
Je ne vous cache pas que je n’ai pas eu la chance d’avoir un modèle en test, il faut dire que cela reviendrait à donner de la confiture à un cochon. Mais j’ai la chance de courir dans un endroit très sélect où il m’arrive de croiser des coureurs de niveau international.
J’habite dans une zone où les KOM sont trustés par un certain Benjamin Choquert. Benjamin c’est la pépite lorraine par excellence, presque 30 ans d’athlétisme au plus haut niveau. Je me souviens de ses victoires en minimes ou en cadets sur les courses du coin, il était déjà au dessus du lot et moi je débutais seulement la course à pied.
Benjamin fait partie des rares athlètes à posséder ce nouveau modèle, il a été tiré au sort comme on aurait tous pu l’être. Le début de notre échange sur l’adidas adios pro Evo commence au retour de la course Marseille – Cassis dans le hall de la gare à Marseille. Nous attendions notre train pour rentrer vers Nancy. Quand deux passionnés se retrouvent bloqués à attendre un train, ils parlent de course à pied, de chrono, d’entrainement et de chaussures… Benjamin n’est pas avare en informations, il aime partager. C’est un athlète précis, expérimenté qui a du recul sur sa pratique. Une pratique double puisqu’il est tout aussi performant en duathlon avec un titre de champion du monde et plusieurs titres de champion d’Europe.
Benjamin gardait précieusement ce modèle pour le marathon de Valence, son objectif passer sous les minimas olympiques sur marathon 2h08m10s… Pour ceux qui n’ont pas suivi la course, cette course a été la course la plus rapide de tous les temps pour le marathon français : des performances jamais vues pour le fond français. Si le record de France reste la propriété de Morhad Amdouni, Medhi Frère (équipé aussi en Adios Pro Evo) s’approche dangereusement avec 2h05m43s. Benjamin remplit le contrat avec un superbe chrono 2h07m42s améliorant son record précédent 2h09m29s. Au total, ils seront cinq français à réaliser les minimas olympiques pour seulement 3 places de titulaires.
Forcément quelques jours après cet exploit, en croisant Benjamin qui faisait un petit footing de récupération, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander ses impressions sur cette chaussure.
Ce qui ressort c’est la légèreté exceptionnelle de ce modèle, 80 grammes de moins par rapport au modèle le plus proche chez adidas : l’adios pro 3, un modèle déjà très léger avec un amorti tout aussi performant. Une légèreté presque perturbante sur les premières foulées. Un confort parfait sans couture optimisé pour limiter le poids au maximum.
Si vous voulez rentrer encore plus dans le détail de cette performance, je vous invite à suivre Benjamin sur Strava, il publie toutes ses séances avec les données cardiaques (chose assez rare), des données qui donnent parfois le tournis.
Adidas réussi son coup avec ce modèle : un coup de communication pour faire parler d’une nouveauté révolutionnaire, une performance validée avec de nombreux records personnels, un modèle qui laisse présager d’un futur intéressant pour les performances de la marque.
Un grand merci à Benjamin pour nos échanges et sa disponibilité qui m’ont permis de réaliser cet article.