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La Chronique Du Mont Blanc #2: « la séance de fractionné »

frank


 

UTMB ultra trail du mont blanc 2009Pour la première fois après la coupure annuelle, je viens de réaliser une semaine type. Une semaine type, dans mon cas, ça ne ressemble en rien à ce que vous pourriez peut être vous imaginer, c’est à dire une sorte de version ultrasoft de la semaine d’un KJ ou d’un François d’Haene, ou encore pour rester dans la catégorie être humain, de ressembler à celle d’un Christophe Le Saux ou d’un Antoine Guillon (désolé Christophe et Antoine de vous avoir misérablement relégué à ce niveau). Non, c’est simplement d’arriver à boucler 3 sorties avec de la course à pied. Et cette semaine, j’ai réussi, malgré les contraintes professionnelles, la météo, la flemme et tous ce qui fait que dans une journée vous trouver une bonne raison pour ne pas enfiler les baskets, à enchainer une séance Mercredi, Vendredi et Dimanche. Si l’on tient compte que Dimanche dernier j’avais réalisé une sortie de près de 3H pour 25 Km, c’est carrément 4 séances en 8 jours, soit une tous les 2 jours!

detection-nage-ambit-2Mercredi vers 18h, je quitte le boulot en tenue de combat, prêt à aller en découdre dans le parc de Méons. Il fait encore jour, agréable et annonciateur de la fin de l’hiver, même si la température est encore frisquette (féminin de frisquet). Comme je viens de redémarrer la lecture de l’excellent livre de Guillaume Millet: »Ultra Trail, plaisir, performance et santé »et qu’il aborde dans les premiers chapitres les questions de VO2max et de l’intérêt de réaliser des séances de fractionnés, je me sens un peu dans l’obligation de modifier le contenu de cette séance, qui en règle générale est constituée de 4 tours du parc à une allure légèrement soutenue, soit 10 Km en moins d’1H00. Cela ne constitue pas vraiment un effort incroyable compte tenu que c’est tout plat, hormis une petite côte d’une centaine de mètres. La difficulté étant plus de ne pas remonter dans ma voiture lorsque je passe devant cette dernière à chaque tour, afin de me mettre au chaud ou (et) au sec, et continuer à penser que ce genre de sortie est vraiment utile pour retrouver (ou maintenir) la forme. Bref, aujourd’hui je suis bien décidé à faire de la qualité, comme ils disent, et mon idée c’est donc de courir un tour à l’allure habituelle (échauffement de 15mn sur 2,5Km) puis 3 ou 4 tours de la piste cyclable (1000m) à fond et terminer par un tour du parc pour le « retour au calme » (15mn /2,5Km).

fractionnes-polar-v800La gourde posée au pied de ma voiture, le chrono enclenché, me voilà parti pour mon tour d’échauffement. Avec le décor, plus que familier depuis 10 ans que je traine mes baskets dans ce parc, la nuit tombante et le froid plutôt vif qui ne favorise pas l’éventuel spectacle de joggeuses gambandant légèrement vêtue, je suis content d’avoir la musique pour me mettre dans le rythme. 16’04 » pour ce tour. RAS! Pas vraiment rapide, mais c’est pour se chauffer. Je continue à trottiner jusqu’à arriver à 20′ ou je me lance pour mon 1er « Run » de 1000m à fond. J’essaye de courir au maximum de mes possibilités en sachant qu’il me faut tenir la cadence pour effectuer le tour complet de la piste. Arrivé au demi tour (500m) je sens mes poumons qui commencent à bruler et mes cuisses qui renâclent méchamment, mais bon j’essaye de maintenir la vitesse. Fermant les yeux, me concentrant sur la musique, je termine le tour en 4’15 ». Durant les 2mn de « récupération » ( le gros R dans les plans) j’essaye d’estimer ce qu’il en a été de ma VMA. Aux dernières nouvelles (il y a de ça 2/3 ans j’avais fait vaguement un test pour avoir une idée) cela donnait aux alentours de 16 Km/h pour 100% de VMA. Sur ces 1000m j’ai tourné à 14,5 Km/h de moyenne, cela voudrait dire que j’étais à 90% de ma VMA sur 1000m. Bon, ça me semble pas mal pour une première série, reste à savoir si je vais pouvoir répéter l’exercice encore 2 ou 3 fois. 2mn quand vous êtes en phase de récupération ça passe à une vitesse folle, surtout quand vous êtes en plein calcul pour savoir si vous êtes performant ou une vraie bouse qui se traine en croyant faire de la « qualité », il est donc temps de remettre ça.

tomtom-fractionne-20Je démarre plus tranquillement afin de garder un rythme plus constant et de ne pas finir à l’agonie sur les 200 derniers mètres. Je croise un coureur qui trottine tranquillement, j’arbore un grand sourire pour lui faire croire que je maitrise sans problème cette allure alors que je suis prêt à vomir mes tripes à ses pieds. Je jette un oeil sur la montre aux environs du demi tour pour avoir une information sur mon rythme, mais je suis trop occupé à ne pas tomber en syncope pour pouvoir faire du calcul mental. 4’12 ». Yes! Un meilleur temps et l’impression d’avoir un (tout petit) peu moins souffert sur la fin. Cette fois je profite à fond de mes 2 mn pour respirer à fond (respiration abdominale pratiquée durant les séances de yoga, je vous en parlerais dans une prochaine chronique) et retrouver un rythme cardiaque à peu près normal (c’est à dire ne nécessitant pas l’intervention des secours). Je décide de ne faire que 3 tours partant de l’adage qui dit qu’il faut y aller progressivement (la prochaine fois on tentera les 4… Peut être…). Curieux, alors que je devrait me sentir éreinté par les 2 premiers tours, d’éprouver finalement des sensations moins pénibles qu’à la fin du tour précédent. Les jambes et les poumons (éléments corporels qui m’apparaissent les plus atteint par cet effort) semblent s’accoutumer à ce qu’on leur fait subir. J’ai augmenté le son de la musique afin de ne plus entendre ce que me hurlent mon corps et comme je ne croise plus personne je peux me laisser aller à un festival de grimaces et de soufflements bruyants. Les 100 derniers mètres sont faits avec « l’ancrage de la ressource » (copyright Guillaume Millet): » plus je maintiens cette vitesse, plus vite cela va se terminer ». 4’10 ». Encore un petit peu mieux!

C’est avec la sensation du devoir accompli et surtout du plaisir de savoir que c’est terminé que je récupère en marchant durant 2mn, puis je relance doucement la mécanique pour accomplir un tour du parc. 17 mn plus tard (je l’ai fait vraiment cool)me voilà revenu à ma voiture, 10 mn d’étirements, réhydratation (malgré le froid, j’ai un sentiment de soif) et c’est le retour à la maison. Bon je ne sais pas si on peut vraiment parler de travail de la VO2Max ou de développement de la VMA, mais ça ne doit pas faire de mal et quoi qu’il en soit cela a permis de varier les allures et de pratiquer le fractionné. Un petit pas de plus pour arriver au top sur le Mont Blanc.

Ultra salutations.

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« Faire les choses avec le sérieux d’un enfant qui joue »(JL.Aubert)

 

 

 

 

 

 

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