Vrai Test ZOOT ULTRA SPEED Une semaine d’entraînement

Une semaine d’entraînement et déjà quelques intéressants et enrichissants kilomètres parcourus avec ces ZOOT ULTRA SPEED. Comme je sais que vous êtes friands de détails croustillants, je vous en sers quelques uns sur un plateau : une unique séance de VMA sur route (24 minutes de 30/30 Cf photo), deux séances d’EMA (10’/5’/5′ à 95% de VMA sur route et 6×4′ à 90% de VMA sur piste), deux séances d’endurance fondamentale (45′ et 1h15).

Evacuons – et vous allez voir que c’est le terme approprié – tout de suite LE gros point négatif de ces chaussures. Dans mon premier article, je vous ai vanté les mérites supposés du système de draînage – les trous dans la semelle – en vous expliquant que cela permettait d’avoir les pieds au sec dans toutes les conditions. Bien ! Sauf que ce système fonctionne … dans les deux sens. Dans certaines circonstances, au passage d’une zone humide, un amoncellement de feuilles après une forte pluie par exemple, la semelle se comporte comme une ventouse et propulse de l’eau sur vos doigts de pied qui ne réclamaient pas forcément ce raffraîchissement. Le phénomène ne dure évidemment pas car le système de draînage, cette fois-ci vers l’extérieur, fonctionne à merveille. Peut-être que les designers de ZOOT devraient s’inspirer de la nature, en particulier des poissons, qui disposent d’opercules de façon à ce que l’eau dont ils extraient leur oxygène ne circule que dans un seul sens.

Etant parfois à mes heures perdues un grand enfant, je ne me lasse pas d’essayer de battre mon record d’enfilage d’ULTRA SPEED. J’en suis à moins de 3 secondes pour la paire complète, départ arrêté. Pas mal non ? Plus sérieusement : suis-je perturbé par l’absence de lacet donc de réglage de la chaussure ? Paradoxalement non ! Ayant un pied plus fort que l’autre, je passe parfois de très longues minutes à ajuster mes serrages de lacets pour avoir « exactement la même sensation des deux côtés ». Je suis même capable de m’arrêter 3 fois dans une course pour effectuer un « dernier » réglage. Autant dire qu’avec les ULTRA SPEED, ce n’était pas gagné d’avance. De fait, lorsque je les enfile, je sens que mon pied droit flotte un peu plus que le gauche mais – c’est sans doute purement psychique – comme je ne peux rien y faire, je n’y pense plus et cela ne me perturbe pas.

Ai-je été contraint de nager et de faire du vélo avant de courir en ULTRA SPEED ? La réponse est non. Je confirme donc qu’on peut courir avec des « chaussures de triathlon » (sic). Il fallait le dire non ? Comme certains ont l’air d’en douter …

Les ULTRA SPEED sont extrêmement confortables, de vraies pantoufles. Autant dire que sur des séances de type Endurance Fondamentale (70% de VMA), c’est un régal. Et ce, que l’on court sur l’avant du pied comme moi ou sur le talon (je le sais, je me suis forcé à le faire). Bien que le différentiel de hauteur pointe / talon soit limité et qu’il en aille de même pour la hauteur d’amorti, les ULTRA SPEED restent des chaussures « traditionnelles » qui n’entrent pas dans la catégorie des minimalistes. Par contre et c’est intéressant, l’avant de la semelle très souple permet une bonne attaque avant/milieu très proche d’une EVO, le « contact » réel avec le sol en moins. De la phrase précédente, les plus vifs d’entre vous auront déjà déduit la suivante : les ULTRA SPEED sont très efficaces en VMA puisque l’attaque avant/milieu est favorisée par le design et la souplesse de la semelle.

Là où ces chaussures pêchent un peu, mais comme beaucoup d’autres d’ailleurs, c’est en EMA (allures comprises entre 90 et 95% de VMA) où l’attaque sur l’avant est évidemment moins franche compte tenu de la vitesse et où l’ULTRA SPEED manque peut-être un peu de ressort, compte tenu de l’accent mis sur le confort.

J’ai oublié de préciser que j’ai effectué toutes ces séances pieds nus. La chaussure est conçue pour : pas de coutures intérieures, semelle traitée … Je n’ai pas constaté d’échauffement particulier de la plante des pieds. Cela dit, il n’a pas fait exceptionnellement chaud ces derniers jours et je n’ai pas non plus poussé mes sorties au-delà d’1h15. Ce point mérite donc une petite étude complémentaire. Bien entendu, on peut également courir avec des chaussettes.

Mon bilan personnel après cette première semaine déjà bien complète : j’adore le concept de chaussure sans lacet. C’est franchement … le pied 🙂 et j’aime le confort de ces ULTRA SPEED, confort qui n’entrave ni mes perfomances (j’ai comparé mes temps / distances sur la VMA et l’EMA par rapport à d’autres séances en Vibram, en adizero, en Newton, en EVO) ni ma foulée sur l’avant du pied. C’est donc une chaussure dont j’aurais tendance à recommander l’achat, tout en sachant que je ne l’ai pas encore testée sur une sortie de plus de deux heures et que je ne sais pas si je peux me projeter sur un marathon avec elles.