Vrai Test Chaussures SPIRA ODYSSEY

Non ce n’est pas un Poisson d’Avril. Par contre c’est un sacré paradoxe 🙂 La terre entière, au moins les planètes Facebook et Twitter, sait que je souffre d’une fracture du pied et qu’en ce moment je ne peux pas courir et pourtant j’ai déjà porté ces chaussures sur une durée équivalente à celle de 30 marathons et ce grâce à l’un des rares avantages à être blessé :
pouvoir aller au bureau en béquilles et en costume-cravate-running-aux-pieds 🙂 Cela dit, comme un essai « assis 8 heures sur chaise pivotante » n’allait pas vous passionner, j’ai sous-traité la partie running en famille.

SPIRA a débarqué de nulle part il y a quelques années avec une technologie révolutionnaire : Wavespring, des ressorts insérés dans la semelle (talon, avant ou les deux). Mais à l’époque, il n’y avait que cela qui était révolutionnaire : produits franchement inesthétiques, mal finis et mal distribués. Bref, les ingrédients pour un bide programmé. En 2009, branle-bas de combat. Arrêt des développements en cours, embauche d’un nouveau CEO en provenance d’un gros équipementier, remise à plat de la politique de conception et d’industrialisation pour une renaissance programmée en 2011. Je ne m’appesentirai pas, par contre, sur le circuit de distribution, qui n’est pas encore très clair.

SPIRA ODYSSEY WAVESPRING TECHNOLOGY

L’Odyssey est le symbole de cette renaissance. Ce qui saute aux yeux, quand on a eu la « chance » de connaître les modèles antérieurs, c’est la qualité de fabrication. Rien à dire ! A des années lumières de ses aînées : aucun défaut d’aspect, pas de raccord saugrenu, pas de bavure de colle, une vraie ligne cohérente. Côté esthétique rien à redire non plus. Je ne vais pas crier à l’extase mais le look est sympa. Très discret également avec cette harmonie de tons clairs, sans doute un peu salissants à l’usage.

Le confort – là je peux en parler vu le nombre d’heures qu’elles ont passées à mes pieds – est de bonne tenue. Le chausson est enveloppant, assez serré au niveau de l’arche, j’y reviendrai, mais laisse de la liberté au pied. Il est très respirant et ne blesse à aucun endroit. La chaussure est universelle mais peut convenir aux pronateurs.

SPIRA n’ayant pas changé de nom, on peut supposer qu’il y a toujours des ressorts quelque part dans la semelle. Gagné ! Il y en a à l’avant et à l’arrière. Ne cherchez pas, on ne les voit pas. Ils sont intégrés à la semelle. Leur fonction : assurer une progressivité de l’amortissement et aider lors de l’impulsion. Bien évidemment, ils sont d’autant plus efficaces que le pied reste bien dans l’axe de la chaussure lors de la foulée, ce qui explique ce maintien assez fort autour de l’arche.

En statique – je parle toujours de moi – l’amorti est assez surprenant au départ car il est vraiment « profond » (surtout comparé à celui de mes AVIA ou de mes ON). Ouaté serait d’ailleurs le bon terme.

Je vais maintenant laisser la parole à mes sous-traitants 🙂 Même taille et même poids que moi pour le premier avec quelques dizaines d’années en moins. Taille plus petite et plus de kilos pour le second mais le même nombre d’années. Tous les deux confirment la douceur initiale de l’amorti plus sur le talon que sur l’avant et surtout sa progressivité assez agréable à l’usage (je parle sous leur contrôle). De fait, il paraît qu’on oublie assez vite cette douceur qui devient rapidement inhérente à la foulée. Mon sous-traitant « lourd » (pourvu qu’il ne lise pas cet article …) a particulièrement apprécié cet amorti qu’il n’a pas sur ses chaussures habituelles.

Le dynamisme n’est pas obéré par l’amorti car les ressorts situés sous l’avant de la semelle ont un effet propulsif assez prononcé à l’impulsion. La chaussure n’est donc pas molle comme on pourrait le craindre. Attention, ce n’est pas une racer non plus. Sans doute également que le surcroît d’amorti offert par les ressorts avant permet d’attaquer plus franchement d’où cette sensation d’un certain dynamisme, constaté par mes deux extrêmes de poids. A noter qu’en course, la chaussure ne provoque pas d’irritation particulière du pied et reste confortable.

Alors SPIRA II meilleur que SPIRA I ? De nombreux signes tendent à le prouver. Je n’ai malheureusement pas pu comme à mon habitude infliger au modèle mes séances de VMA, d’EMA et autres réjouissances et y reviendrai certainement par la suite. Néanmoins, mes deux cobayes ont eu l’air satisfait de leur essai donc un modèle qui vaut le détour pour ceux qui recherchent beaucoup d’amorti, de la stabilité et un dynamisme raisonnable.