Running ON clouds …

Ah, la Suisse ! Ses montagnes, ses fromages, ses montres, son secret bancaire (oups, j’ai dit une bêtise ?), ses … chaussures de running ! Mais si, puisque je vous le dis : ses chaussures de running.

Petit pays bien tranquille mais esprits bouillonnants quand il s’agit de faire preuve de créativité. Et de la créativité, il y en a à revendre dans cette ON – c’est son nom, je n’invente rien, pas trop difficile à retenir au moins. J’ai eu la chance de pouvoir tester cette jeune et belle helvétique pendant plusieurs semaines. Et j’avoue que j’ai été assez séduit.

ON Running On Clouds

Je ne sais pas s’il y a un lien avec le fromage précédemment évoqué, je pensais au gruyère – LOL – mais le fait est que la semelle présente un aspect quelque peu … alvéolé puisqu’elle est constituée de 13 rubans circulaires dont nous verrons la double fonction ci-dessous. Cette structure appelée technologie CloudTec lui donne une allure singulière, pour ne pas dire révolutionnaire. Jetez un oeil à la photo, je vous laisse juge du terme à employer. Une précision, mais vous l’aurez sans doute deviné vous-même : la ON est à réserver à un usage strictement routier !

Revenons à nos moutons, euh … à nos rubans. Double fonction ai-je donc écrit : amorti en premier lieu. A l’impact, la matière « caoutchouteuse » se déforme, s’écrase et filtre les forces d’impact horizontales et verticales. Mais, second effet : une fois l’impact absorbé, les rubans se bloquent lors de la poussée et entraînent le corps dans un léger déséquilibre qui, par le truchement des mécanismes des proprioceptions consciente et inconsciente, obligent tous les muscles du pied et de la jambe à travailler, ce qui contribue à une amélioration de la posture et de l’efficacité de la foulée. Voilà pour la théorie. On est assez proche finalement des bienfaits supposés du barefoot dans la phase de poussée avec, par contre, un amorti beaucoup plus classique. Mais quid de la pratique ?

Esthétiquement parlant, cette ON est assez réussie. Le choix des couleurs mêle flashy et sobriété et la chaussure attire immanquablement les regards. Pour ceux qui voudraient un peu plus de discrétion, une paire de lacets noirs est offerte en plus des lacets vert fluo. Le chausson est très aéré. Il est relativement enveloppant mais ne serre pas le pied.

Les débuts en ON sont par contre assez déroutants. L’amorti est efficace mais sec. Ceux qui ont l’habitude de chaussures « molles » mettront du temps à s’habituer. Qui plus est, par conception, il n’intervient que dans la stricte phase d’impact. Sur ma première sortie, au bout de 5 minutes, je n’avais qu’une envie : rentrer à la maison et chausser une autre paire. Je ne « sentais » pas les chaussures et, chose curieuse, cette sensation est revenue systématiquement pendant les 5-10 premières minutes de chacune de mes sorties : trop raide, pas de peps … et puis, et puis …

Est-ce lié à un problème de préchauffage des rubans – LOL – une fois ces difficiles hectomètres avalés, on commence tout à coup à se sentir beaucoup mieux, à bien apprivoiser la bête et on se prend rapidement au jeu d’attaquer plus fort que d’habitude. Le transfert d’énergie à la poussée est perceptible. La posture se met en place et la foulée s’allège nettement sur l’arrière, augmentant ainsi la vitesse de course à effort identique. La fatigue musculaire est réellement moindre, surtout sur les sorties longues. Je ne dirai pas qu’on court sur les nuages, quand même pas, mais on a réellement la sensation d’être plus léger que d’habitude.

Petite difficulté sur mes séances de VMA, liée sans doute à mes 65 kg de l’époque, trop légers ramenés à ma taille (1m85) pour pouvoir réellement bénéficier de toute l’énergie censée être restituée par la chaussure. Phénomène que j’ai déjà constaté avec ma palanquée de minimalistes. Des vitesses inférieures à celles que j’obtiens avec mes adizero qui restent ma référence VMAesque.

De par leur conception, ces chaussures, universelles, sont susceptibles de convenir à toute une gamme de poids de coureurs. Modèles femme et homme disponibles. Prix : 159 Euros. Distribution en magasins spécialisés.

NB : vous savez, si vous me suivez régulièrement sur Wanarun, que mes AVIA AVI-QUEST, sont basées sur les mêmes principes de mise en branle des mécanismes de la proprioception mais avec une conception moins « révolutionnaire », tout au moins visuellement parlant. Il serait intéressant de les comparer, ce à quoi je m’attèlerai dès que ma fracture du pied sera résorbée.