Plans d’entraînement – Le Grand Décryptage – Chapitre 2

Encore un tout petit peu de patience avant le décryptage promis. Et un chapitre rébarbatif de plus, un ! A vos cahiers, aujourd’hui c’est leçon de vocabulaire. Aïe, cela vous rappelle de mauvais souvenirs scolaires. Alors, je vous rassure tout de suite, pour comprendre un plan d’entraînement, pas besoin de maîtriser 800 idéogrammes comme en Chinois ou quelques milliers de mots comme en Anglais. Les doigts de votre main vont largement suffire et en fait, si vous savez ce que sont la FCM et la VMA, vous avez fait le tour de la question. Si vraiment vous êtes perfectionniste, le mot endurance peut éventuellement vous servir et encore quoique … 

Commençons par la VO2Max – tiens je l’ai oubliée dans l’intro. Exprimée en litre par minute et kg de poids, c’est, pour simplifier, la quantité d’oxygène maximum que le corps est capable de traiter. C’est donc une limite physiologique à l’apport de l’oxygène nécessaire aux muscles lors de l’effort. La VO2Max en tant que telle n’est pas utile pour comprendre les plans d’entraînements mais je me serais fait taper sur les doigts si je ne l’avais pas citée.

La FCM est la Fréquence Cardiaque Maximale. Ce terme a été popularisé au XXe siècle par les fabricants de cardiofréquencemètres car le marché du running leur a paru soudain bien plus lucratif que le marché du médical … Non, je déconne ! Evidemment ! Il n’en reste pas moins vrai que la fréquence cardiaque utilisée comme paramètre d’entraînement doit évidemment se mesurer en permanence avec un cardio à moins que vous ne soyiez capable de courir tout en comptant vos battements cardiaques à la minute.

Plus sérieusement, il a été demontré que la fréquence cardiaque augmentait au cours d’un exercice d’intensité croissante de manière à peu près proportionnelle à l’intensité et à la consommation d’oxygène (cours tronc commun BE2) et que, le corps étant bien fait, elle était maximale en même temps que le VO2Max. Qui dit maxi, dit évidemment limite et limite bien entendu individuelle donc personnelle avec un léger caractère de variabilité (voir l’article de Thierry Laporte dans le dernier Jogging International). La FCM se mesure sous le contrôle d’un médecin ou s’approche par la formule d’Astrand (220-âge en années). La différence entre la FCM et la fréquence cardiaque au repos mesurée le matin dans son lit donne la réserve de fréquence utilisable à l’effort. Sans effort, on est au repos, et à la FCM, on est à l’effort maxi.

La VMA est la vitesse maximale aérobie. Comme son nom l’indique c’est la vitesse maxi à laquelle on peut courir en apportant de l’oxygène aux muscles. C’est aussi la vitesse à laquelle on consomme le plus d’oxygène, donc à la VO2Max. Il existe quelques tests « normalisés » pour mesurer sa VMA qui ne peuvent malheureusement être réalisés par un individu seul. Baser ses entraînements sur la VMA nécessite évidemment … un chronomètre ou un GPS pour mesurer sa vitesse en permanence. Non, je ne recommencerai pas le sketch des fabricants de chrono. On peut évidemment courir, pas bien longtemps certes, à une vitesse supérieure à sa VMA mais on n’est plus en aérobie et comme sur ce site on fait plus de l’endurance que du 100m, je ne développerais pas. J’ai oublié de dire qu’à la VMA on est à la FCM mais si vous avez tout suivi, vous m’aviez corrigé à ce stade.

Certains vont me dire qu’une fois qu’on a écrit cela, on n’est pas plus avancé sur la compréhension des plans d’entraînements et surtout sur leur philosophie. C’est clair ! On a une FCM, on a une VMA qu’on a faites mesurer officiellement, on a son cardio, on a son GPS ou son chrono mais qu’est-ce qu’on en fait ? Et bien, entre autre, on peut faire progresser sa VMA et la durée à laquelle on la tient. Mais nous verrons cela par la suite.