Le semi-marathon de Paris : ses toilettes mais surtout son incroyable arrivée…

Oui, Mesdames et Messieurs de Amaury Sport Organisation, je partage tout comme vous cette année, le souhait de protéger l’environnement ! Oui ! trois fois Oui !
Mais, trois fois hélas, je constate que vous avez singulièrement oublié un aspect pourtant préoccupant des pollutions que peuvent provoquer 27.000 participants :
Vous me pardonnerez donc de vous rappeler que l’urine ne constitue un engrais azoté pour les végétaux qui embellissent nos parcs qu’à la seule condition d’être diluée dans la proportion d’1/10 avec de l’eau.
En l’absence d’une telle dilution, l’urine (comme les matières fécales d’ailleurs) sont un danger pour l’environnement…C’est la raison pour laquelle la mairie de Paris rappelle sur son site, au chapitre environnement :

Je respecte la nature
– Si je promène mon chien, je ramasse ses excréments comme je le ferai dans un parc
– Je ne fais pas uriner mon chien au pied des arbres. L’urine brûle l’écorce et les racines de l’arbre.

On peut penser que ce qui est valable pour les chiens l’est aussi pour les humains, même lorsqu’il leur prend de courir en meute sur 21 bornes, non ?

Prévoir une pâle brochette de sanisettes quand on accueille 27.000 participants, c’est pour le moins préoccupant… Surtout quand on prend la mesure de ce que cela provoque au sein du — ravissant— Parc Floral : une nuée de cavaleurs qui s’en vont se mettre le derrière à l’air au milieu des bosquets. Attitude purement attentatoire et à l’hygiène publique et aux bonnes mœurs et qui à ce titre est passible d’une sanction pénale, rappelons-le…

Bref, quand dans votre sondage en ligne vous m’avez demandé si j’avais bien remarqué les sacs et ponchos biodégradables ou encore les poubelles jaunes, je n’ai pas pu m’empêcher, puisque vous me proposiez de vous faire part de mes commentaires, d’attirer votre attention sur le fait que l’urine et les matières fécales déversés en une telle quantité nuisent gravement au Parc Floral et que de surcroît, les milliers de mouchoirs en papier qui viennent souiller les lieux sont pourtant une forme de pollution autrement plus sournoise — et donc plus grave — pour les lieux qui nous accueillent.

Je crains aussi, car j’ai entendu moult concurrents s’exprimer dans une langue étrangère et qu’en bonne parisienne, je suis très soucieuse de l’image que notre bonne ville offre aux étrangers qui nous font le plaisir de venir nous visiter… je crains donc qu’en comparant nos conditions d’hygiène avec celles qui ont cours dans les grandes épreuves étrangères qu’ils nous jugent sur ces pratiques peu hygiéniques et nous croient… sales !

Évidemment, je pourrais aussi vous dire aussi quelques mots du parcours et de certains goulots, des ravitaillements dont malheureusement je n’ai pas vu grand chose, mais de cela, je vous tiens peu rigueur, acceptant, en participant à une épreuve réunissant tant de concurrents, que certaines sujétions ne trouvent pas forcément remède.

* * *

En revanche, et j’ai gardé le plus grave reproche pour la fin, si l’on ne peut pas tout prévenir, il est des évidences dont j’avoue ne pas comprendre comment elles ont pu vous échapper ! Parce que 27.000 concurrents, même si tous ne cavalent pas à la même vitesse, on peut cependant imaginer qu’ils finissent par arriver ! Prévoir une aire d’arrivée étroite (eu égard aux nombres de coureurs et en comparaison de celles des années précédentes), une aire qui plus est encerclée de grillages empêchant — bien plus que les resquilleurs à piocher dans votre ravitaillement !— que l’on puisse s’évacuer par les côtés, ne pouvait que provoquer un embouteillage monstre… qui, avec l’affluence des nouveaux et frais émoulus semi-marathoniens, devait nécessairement s’étendre, puis déborder la ligne d’arrivée d’abord d’un mètre, puis de 10, puis de 100 mètres même, si j’en crois certains témoignages et une éloquente vidéo…
Il y a avait des cris, des huées, des regards parfois rageurs, parfois incrédules mais toujours peinés. Nous sommes combien à avoir attendu de longues minutes, notre enthousiasme douché par la frustration de ne pouvoir franchir la ligne ? Pour une arrivée, oui… ce fût une arrivée mémorable… et Ô combien décevante.