En course à pied, deux notions reviennent souvent lorsqu’on parle d’entraînement structurant : l’endurance fondamentale et le seuil anaérobie. Bien qu’elles soient toutes deux essentielles pour progresser, elles correspondent à des intensités très différentes et poursuivent des objectifs distincts. Dans cet article, nous allons détailler les caractéristiques, les avantages et les utilisations de ces deux zones d’entraînement, afin que vous puissiez les intégrer efficacement à votre plan.
L’endurance fondamentale correspond à une allure confortable où la respiration reste régulière et où il est facile de tenir une conversation. Elle se situe généralement entre 60 et 75 % de la fréquence cardiaque maximale (FCM). À cette intensité, le corps utilise principalement les graisses comme carburant, tout en renforçant le système aérobie.
L’endurance fondamentale permet d’accumuler du volume sans fatigue excessive. Elle favorise la croissance des capillaires, la densité mitochondriale et l’efficacité énergétique. C’est la zone la plus importante pour les débutants, mais aussi pour les coureurs expérimentés en phase de base.
Le seuil anaérobie, aussi appelé seuil lactique, est le point à partir duquel le corps commence à accumuler de l’acide lactique plus vite qu’il ne peut l’éliminer. Il correspond à une intensité soutenue, située autour de 85-90 % de la FCM. C’est un niveau d’effort où la respiration devient plus difficile, mais où le coureur peut encore maintenir un rythme stable pendant 20 à 60 minutes.
Le travail au seuil permet de courir plus longtemps à des allures proches de la compétition. Il optimise l’utilisation des glucides et augmente la capacité du corps à réutiliser le lactate comme source d’énergie.
Critère | Endurance fondamentale | Seuil anaérobie |
---|---|---|
Intensité | Faible (60-75 % FCM) | Élevée (85-90 % FCM) |
Sensation | Facile, conversation possible | Soutenu, difficile à parler |
Carburant principal | Lipides | Glucides |
Objectif | Base aérobie, récupération | Performance, tolérance lactique |
Durée de maintien | >1h facilement | 20-60 min |
Rôle dans le plan | Volume, construction | Spécificité, affûtage |
Un plan efficace combine ces deux zones. En général, l’endurance fondamentale constitue la majorité du volume hebdomadaire (60 à 80 %), notamment en début de préparation. Les séances au seuil anaérobie sont placées une à deux fois par semaine, lors des périodes de travail spécifique, pour améliorer la performance.
Tout dépend de l’objectif, du niveau et du moment de la saison. En phase de construction ou pour les débutants, l’endurance fondamentale doit être prioritaire. Pour un coureur cherchant à battre un record ou à améliorer sa vitesse spécifique, le seuil devient un levier puissant. Mais sans une base solide d’endurance fondamentale, le travail au seuil est moins efficace et plus risqué pour l’organisme.
Endurance fondamentale et seuil anaérobie ne s’opposent pas : ils se complètent. Le premier construit, le second affine. En les comprenant bien et en les utilisant au bon moment, vous développerez une forme durable, performante et plus résiliente aux efforts intenses. C’est en alternant intelligemment ces zones que l’on construit un entraînement efficace, adapté à ses objectifs et à son niveau.
Pour approfondir l’endurance fondamentale, vous pouvez lire notre article détaillé sur l’endurance fondamentale.