Découverte du Trail Urbain, mais pas seulement !

J’y avais déjà songé…. J’avais lu des comptes-rendus, vu des photos… Surtout des vidéos, cela me paraissait assez dur souvent, assez enthousiasmant surtout… Je pensais bien m’inscrire l’année prochaine sur l’un de ces trails urbains,… pour voir…

Mais l’effet facebook est passé par là, avec de nouveaux amis et un brassage d’idées et de régions, des discussions et des partages d’expériences surtout ! Puis la rencontre d’une de ces amies « virtuelle », à Blois (clin d’œil à Véronique, si tu me lis !) : nous avons couru une dizaine de kilomètres dans cette ville si agréable, et quelques jours plus tard, j’écrivais textuellement sur son mur : « Cela me tente trop, cet Urban Trail chez toi, le mois prochain ! Je viens de m’inscrire… ». En référence à la course organisée Dimanche dernier, par son Club.

L’épreuve.

Et voilà comment on se retrouve par un beau matin frisquet, avec un groupe d’autres amis dont je ne connaissais la veille encore partiellement que les prénoms, sur la ligne de départ de la première édition d’un trail urbain dont je n’entrevoyais que les « escaliers » que nous avions justement aperçus juste quelques semaines avant !… Je savais à l’avance que cela ne s’annonçait pas facile, ces 8 kilomètres remplis de montées (merci à Denis Papin, qui a laissé son nom à la machine à vapeur, mais surtout, ce Dimanche là, à 240 marches de pierre !!), et de descentes bien sur !!

Bonjour donc les rues en pentes, le slalom dans les allées des parcs, les vieux pavés historiques et autres surprises « naturelles » concoctées par Oswald Cochereau et ses complices de Running 41 ! Et, à travers une mise en garde, aussi : « les bords de Loire, c’est du caillou ! Cela n’est pas très long, mais pieds nus, tu risques de souffrir quand même !… ».

Eh bien non !! Que du bonheur, c’est ce que j’appelais à l’arrivée « l’effet Trail Urbain ». Des quadriceps en quenouille, oui !!…, mais des images franchement inoubliables de son parcours. A aucun moment plus de deux cents mètres sans un truc à décrire :

– le petit passage de taille médiévale sous la maison, où l’on ne passait pas à trois de front,

– l’escalier à marches modulées, en mode « roi-du-casse-pattes »,

– celui tout en bois avec les bénévoles si sympas qui répétaient en boucle « attention, ça glisse !! »,

– le petit monsieur qui devait voir dix passants par semaine et qui d’un coup assistait au débarquement de plus de 250 fantassins,

– le ravitaillement où, pour une fois, on passait au grand ralenti, vu qu’il était situé tout en haut du point culminant,

– les gens qui venaient pour la Journée du Patrimoine et qui se demandaient s’ils allaient pouvoir être tranquilles avant midi,

– le regard impitoyable du policier municipal qui nous empêchait de traverser, se moquant du chrono, code de la route oblige,

Et, couronnement de la journée, les cloches qui se mettent à sonner à tout-va, juste au-dessus du podium, quand notre amie Isabelle, déguisée en bonne sœur en jupette, reçoit sa coupe !! Un grand moment de recueillement,… et d’hilarité !…

 

… Moi…

 

Mon premier trail urbain, une découverte…

Dans un précédent article, j’avais expliqué les sensations particulières du coureur ultra-minimaliste que je suis. Je confirme et je « plussoie » !… Le bitume, son relief, sa température, c’est une chose, mais je crois que je vais dorénavant trouver cela un tantinet monotone…

A ceux qui portaient des chaussures, voilà ce qu’ils n’ont peut-être même pas remarqué :

– le départ était donné sur le sable !… bien mouillé par les pluies de la nuit et bien frais par la température matinale, comme sur une plage à la Toussaint, ça donne envie de courir : moi, j’aime bien !

– les vieux pavés de la cours d’honneur juste après, pavés d’époque, rien à voir avec ceux rencontrés plus tard, genre autobloquants !!

– le goudron, en général banal,…eh bien non, pas ici, et de texture très efficace dans les descentes

– les marches : les petites, super pour la foulée rapide minimaliste, et les plus larges, plus banales, plus éprouvantes… Et il y avait les vieilles (restaurées sur le rebord, je préférais prendre appuis sur la pierre, au milieu) et les plus récentes, les « reconstruites » (du béton amélioré, moins drôle…)

– les trottoirs ou les chaussées, avec le traditionnel patchwork créé au gré des travaux publics : ça aussi, ça rompt la monotonie ! Mais Blois mérite une étoile spéciale : l’ensemble est plutôt très homogène par rapport à la moyenne !

– les fameux pavés contemporains, un peu kitsch, mais encore une étoile à la municipalité : agrippants

– le petit passage en bois avant le ravitaillement : pas glissant du tout pour la peau grâce à ses petites nervures, mais qui sont surement inefficaces sous des semelles plus dures (les bénévoles avaient donc raison de mettre en garde !)…

– et pour finir, les bords de Loire et leurs cailloux, évoqués tout à l’heure. En toute sincérité, je ne les ai même pas franchement remarqués, au grand étonnement d’ailleurs des coureurs qui m’accompagnaient à ce moment là ! Ils n’ont sans doute pas prêté attention à mon changement de foulée qui a du s’opérer, et de façon automatique, comme on cligne des yeux dans la lumière trop forte ! Je crois que c’est l’illustration même de cette appréhension due à la vue qui effraie, mais qui n’existe plus avec l’entraînement quand l’adaptation de la fonction se produit en temps réel et atténue ainsi énormément les sensations…

Voilà donc pour ces fameuses sensations ! Je le redis : rien à voir avec la course urbaine traditionnelle, en ligne au milieu de la chaussée désertée par les voitures… Je ne la regrette en rien, cette forme de course !…Mais j’ai juste découvert autre chose : une variété de sensations tactiles  (la preuve) mais aussi visuelles (la traversée de sites historiques, de jardins superbes, de quartiers écartés et méconnus, de sentiers et de reliefs (pas la forêt ni la montagne, bien sur, mais autre chose que les boulevards et les voies rapides…) et bien sur, des reliefs largement plus « sportifs » !

 

Et enfin mon premier engagement associatif…

 

Courir pour des causes, collectivement, nous avons du tous le faire au moins une fois, sous l’égide des organisateurs. Et c’est toujours une satisfaction, un sentiment d’utilité qui donne une double dimension à notre plaisir individuel.

Pour la première fois, j’ai eu cette envie, ce besoin de courir « pour quelque chose », mais pour une cause plus personnelle. J’ai choisi tout de suite France Choroïdérémie. Parce que j’avais connu cette association par l’intermédiaire de quelqu’un qui, comme moi, courait pieds nus par choix et que j’ai retrouvé une autre sportive, également engagée dans cette association, parmi mes amis facebook. Voilà.

Le but n’est pas seulement d’enfiler un tee-shirt ou de mettre une casquette, c’est d’en parler, de communiquer avec le public, les médias, d’être vu… Pas pour jouer les rock stars, mais pour contribuer à faire connaître une maladie, l’état de la recherche, que ses victimes et leur famille sachent qu’on pense à eux, qu’on parle d’eux, qu’on mobilise l’attention sur leur cause et qu’on les aide au mieux de nos possibilités, comme n’importe quel bénévole qui s’investit.

L’avantage, lorsque l’on court pieds nus, c’est que l’on attire en général l’attention… On voit cette absence de chaussures, cela interpelle, parfois inquiète, le plus souvent génère les habituelles questions sur les raisons de cette particularité. Il est facile de répondre en quelques mots et, comme je l’ai fait à plusieurs reprises Dimanche, de faire remarquer à mes interlocuteurs qu’ils avaient simplement « vu » que j’étais pieds nus…

Alors Dimanche, le slogan sur le tee-shirt, le nounours aux yeux bandés dans mon dos,… en quelques mots, ces gens forcément sensibles et curieux puisqu’ils s’inquiétaient pour moi, ont découvert un nom barbare et derrière, l’existence de bébés qui venaient au monde avec ce terrible verdict, comble du malheur transmis par leur maman : ils seront aveugles, obligatoirement, de façon aujourd’hui encore incurable… La recherche a besoin de nous.

Moi, j’ai juste couru, j’ai découvert de nouveaux amis, un nouveau « genre » de sport, j’ai contribué à faire connaître une association et une cause qui interpellent et attendent…. Un week-end riche en découvertes !…

Encore !!…« Rien que pour voir »…..

 

Visitez France Choroïdérémie :  http://www.france-choroideremie.org/

Blog Daniel A. Dubois :   http://www.daniel-barefoot-runner.com/