Chroniques Sableuses: #4 MDS, UTMB, il faut bien manger et boire!

S-11/23 Janvier. J’étais lancé pour faire une chronique sur l’alimentation durant le Marathon des sables, quand vendredi, un événement est venu modifier le rythme paisible de cette semaine d’entrainement. En effet, sur le coup de 10h00, tombait le résultat du tirage au sort des participants à l’UTMB. Et Yes!! J’étais un des heureux élu, au même titre que tous mes potes de la liste «Bled Runner». Je ne m’étendrais pas sur la méthode de «sélection» des inscrits, déjà parce que cette épreuve, aussi mythique que peut l’être le MDS, n’est pas le sujet de cette rubrique, mais plutôt sur la chance qui m’est donnée de pouvoir y participer. Avoir été l’heureux bénéficiaire de ce tirage au sort, qui fait que plus d’1 inscrit sur 2 a été refoulée, ajouté au fait d’avoir la santé et un minimum de capacités me permettant d’oser croire que je peux rallier l’arrivée de cette épreuve, sont effet une chance inestimable. Ceci étant,  participer à l’UTMB ou au MDS veut dire qu’il faut bien manger et boire sur ces courses. Même si la problématique et les choix sont différents, voilà qui nous ramène au sujet initial de la chronique.

Concernant l’alimentation et l’hydratation au «Sables», il y a déjà 2 partie bien distinctes: en course et au bivouac. En course, il faut prendre en considération son gabarit. Dans mon cas, qui suis plutôt proche de la crevette que de l’ours polaire (2 animaux fréquents dans le désert…) je prends 1 barre (56g) ou 1 gel (35g) Mulebar à chaque CP (contrôle de passage distant de 10 à 12 KM). A chaque CP, je fais le plein de ma boisson énergétique, soit 30g de poudre Hydraminov de chez Effinov que je dilue dans un bidon de 750ml d’eau. Les 750 ml d’eau restant (on a en règle générale une bouteille de 1,5L à chaque CP) dans le 2 ème bidon, moins une micro douche. Ma quantité de barres et de gels (avec un rapport de 2 barres pour 1 gel) ainsi que mes sachets de poudre sont ainsi calculés en fonction de la quantité de CP(20 en 2011), répartis ainsi :Jour1:3(35Km)/ Jour2:3(35Km)/ Jour3:3(38Km)/ Jour4 et 5:6(82Km)/ Jour6:4(42Km)/ Jour7:1(17Km)

A l’arrivée élément important, le niveau des concurrents. Selon les cas tu arrives sous ta tente à une heure bien différente. Déjà, tu as le décalage entre ton heure d’arrivée de l’étape et le moment de manger. Cela est du au temps mis à retrouver ton souffle et tes esprits, à dire bonjour à la webcam, à boire ton thé «Sultan» (The sponsor of the MDS), à faire poinçonner ta carte, à récupérer tes bouteilles de flotte, à retrouver et rejoindre ta tente (avantage, elle est toujours au même endroit), enlever tes pompes, ta panoplie de coureur, en « prendre 5 » assis, et enfin, te dire:»Je mangerais bien quelque chose!» En pratique cela peut être 12H00 pour les «extra terrestres» ou 18h00 (voir plus) pour les poireaux comme moi. Une fois tout ce ce processus terminé, j’avais choisi l’an dernier (et je recommencerais cette année) de boire une boisson de «récup» (Amino de chez Effinov) mélangée à une poudre secrète (comme c’est un secret je vous ne dirais pas ce que c’est…) régénératrice. Ensuite un «goûter» composé de cacahuètes et de morceaux de saucissons (cette année je vais aussi prendre de la viande séchée). Personne (tout au moins dans ma tente) ne se fait vraiment à manger (c’est à dire se préparer un lyo), surtout si tu arrives en milieu d’après midi. Il fait nuit à 19H00 et c’est l’heure du dîner…!! Dîner qui lui est composé d’un plat lyophilisé (chaud) et d’un dessert (lyo), la tente fait un feu collectif, tout le monde étant rentré, en principe… Le 1er jour, le petit déjeuner n’est pas transporté, donc je privilégie les produits non lyophilisés que j’ai amené et que j’aime (viennoiseries, pain, chocolat, etc..) sinon les autres jours petit dej lyo (Sportdej ou Muesli + compote) + vitamine+ thé

Pour l’étape longue, il faut renforcer le petit déjeuner. La bouffe et la boisson course sont sur la base de 6 CP (80 km).Il faut prévoir un repas (lyo) froid (pris en général vers le CP4) car c’est trop long et compliqué de faire du feu même si on est à un CP. Ne pas oublier des trucs salés qui cassent le sucré des barres et de la boisson énergétique. Pas de collation d’arrivée d’étape, ni de dîner. On (je) arrive en pleine nuit ou le lendemain et personne ne se fait à manger en arrivant, une seule envie dormir!!! Certains sont là depuis des heures et dorment, d’autres n’arriveront que pour l’apéro du lendemain…Donc le feu à 4h00 du mat tu peux oublier! Pour la journée de récupération (si on est pas encore sur la piste…), on ne fait rien, donc un petit dej lyo, un repas lyo à midi et un repas lyo avec dessert le soir. Toujours avoir des « cochonneries » salées à grignoter. Pour l’étape « marathon » pareil que étape des jours 1/2/3 mais sur la base de 4 CP (42 km). Le dernier jour un petit dej et basta, on fait maximum 20 bornes et à l’arrivée on a un « lunch » paquet. Ma médaille pour la galette de pain!!! L’année dernière et cette année encore, au vu de l’ expérience, je vais tourner sur une moyenne de 2500 Kcal/jour sur 4 jours, 3500 pour l’étape longue et 1000 pour le dernier jour (total 14500) et surtout trouver les plats que j’aime en lyo et les plus intéressant en rapport poids /calories (notamment Fuzion chez lyophilisé.fr) pour arriver à moins de 4 kg de « nourriture » au total.

Sinon,semaine basique d’entrainement avec tous mes chronos légèrement améliorés. J’en termine de cette 1ère phase de mon programme, après 3 semaines de foncier avec exclusivement de l’endurance, cette 4ème semaine sera d' »assimilation » (repos) avant de démarrer la 2ème phase. Cela me permettra de souffler et de laisser tranquille ma cheville gauche et mon genou droit un peu douloureux. 2 bonnes nouvelles « médicales »: les résultats de mon bilan sanguin, je suis OK pour tous les contrôles (oui, oui même pour le cholestérol) et mon dentiste m’a félicité pour l’état de ma dentition!

  • Bilan de la semaine: 47,35 km (D+ 2552m)/ 4h47 en CAP. 2h00 de vélo appartement et 42,8 km (force 7/8). 4×15′ Gainage/Abdos

Il y a des jours ou les rêves les plus fous semblent réalisables, à condition de les tenter!

Frank/ Dossard 201