« L’homme est capable de faire ce qu’il est incapable d’imaginer »

Je m’étais tout d’abord assis au 3ème rang en attendant sagement. La salle était comble. Rien à voir avec ce jour de mars 2009 où nous n’étions qu’une petite trentaine à nous être déplacés pour venir écouter religieusement Monsieur Serge Girard.

Jeudi 29 septembre 2011 donc, 18h30, salon OR du stade Marcel Picot à Tomblaine (à proximité de Nancy), il reste des places au premier rang : je décide de me rapprocher encore, comme pour être au plus prêt de l’athlète, comme si dernier allait pouvoir me transmettre un peu d’influx…

La soirée, à l’invitation de l’Union Financière de France, débute par la projection du film retraçant le périple de Serge autour de l’Europe : 365 jours, 27 011,88 km, 640,17 marathons et 25 pays traversés.

Est-ce utile de vous préciser que cela s’est fait en courant 🙂

Tout commence un 17 octobre 2009 au stade Charléty à Paris. Entouré d’enfants Serge Girard prend le départ de son tour de l’Europe… Je ne vais pas ici vous retracer tout le parcours, kilomètre par kilomètre, ville par ville. Je préfère que vous le découvriez au travers du DVD de 52 minutes qui rend parfaitement compte de l’aventure d’une formidable équipe.  Le récit jour par jour, agrémenté de photos, est toujours disponible sur le site du coureur.

« Ca va, vous n’avez pas trop mal aux jambes » nous demande Serge.  Il est là, devant moi, à quelques mètres ! Serge commence à répondre aux nombreuses questions. Je vous livre ici quelques éléments de ses réponses.

« En courant mes premières pensées sont pour mes parents, je suis fier de leur fierté. Je pense également à mes enfants ».
« Pour passer le temps je fais des racines cubiques, à deux chiffres après la virgule ! Toutefois les 365 jours sont passés très vite, j’adore cette vie de nomade ».
« Je garde toutes mes chaussures ; seules deux paires ont été données pour des associations. Sur le tour de l’Europe j’ai utilisé 27 paires. 27 000 kilomètres, 27 paires, changées tous les 13 jours ».
« Après mes 27 000 kilomètres je suis resté près de cinq mois sans courir (près de trois ont été consacrés au montage du film) ».
« Je me tanne les pieds au jus de citron, 15 jours avant le départ. Ensuite je mets de la crème anti échauffement sur les pieds ainsi que sur mes chaussettes que je mets à l’envers ».
« J’ai commencé à courir à l’âge de 30 ans. Avant je détestais la course à pied. Puis un jour un copain m’a invité à participer aux 20 kilomètres de Paris ».
« Le seul adversaire en course à pied, c’est soi-même.  Ce défi c’est 80% de mental et 20% de physique ; et le mental tout le monde l’a ».
« Pendant mes vacances d’été j’ai fait la traversée des Etats-Unis entre Los Angeles et New-york ».
« Depuis 14 ans ma femme d’accompagne, sans elle je ne pars pas ».
« Le moment le plus dur d’une journée est le réveil : descendre du lit puis mettre le premier pied à terre ».
« Le jour le plus difficile fut le dernier. Une fois la ligne d’arrivée franchie, tout s’arrête, je ressens alors un grand vide ».
« Le record est un prétexte pour partir ».

Serge aurait pu rester de longues heures à nous raconter ses nombreux défis. Il nous dit se souvenir de tous les endroits traversés.

Avant de rejoindre le buffet Serge tient à nous annoncer son prochain défi. A presque 60 ans il prendra le départ d’un périple de 1 000 marathons, 42 195 kilomètres en fait, le tout en passant par tous les villages de France (en faisant quelques écarts dans les DOM TOM).

Rendez-vous début 2013 ; il passera forcement près de chez vous !

(le titre de ce billet est une citation de René Char que l’on découvre au début du film retraçant le périple autour de l’Europe en courant)