Semi – comment j’ai gagné 28 minutes au semi-marathon grâce aux Stuffitts !

Prophecy et Stuffits, en vente sur i-run

Juin 2010 : semi 2h30
Juin 2011 : marathon 5h30
Décembre 2011 : semi 2h02

Quelques tours de stade et une paire de Stuffits plus loin 🙂 Je vais vous raconter plus en détails comment.

Cette course était programmée dimanche 4 décembre à 6h45 du matin à Flic en Flac à l’ouest de l’île Maurice. Flic en Flac est la deuxième station balnéaire de l’île. Ce semi tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. Nous en sommes avertis moins d’un mois à l’avance, je travaille surtout le court, beaucoup de séries, pour développer ma VMA.

J’arrive à la fin d’un cycle d’entrainement et je suis très fatiguée, il est temps que je récupère, il est temps que la semaine de semi-repos arrive, j’ai beaucoup de mal à terminer mes séances d’entrainement, à enchainer les séries sur piste. C’est nouveau pour moi toutes ces séries chronométrées : 100m, 200, 400, 800, 1000 et même 1200 !  Mon coach est obligé d’alléger le programme. De toute façon, je tombe malade et près de 10 jours d’antibiotiques auront été nécessaires à me débarrasser d’une simple infection ORL, à deux semaines de ce semi.

Pourtant, je me réjouis de courir ce semi car, si la « ligue du trail » est bien implantée, les courses sur route se font rares sur notre île. Ce semi sera un test pour voir si j’ai progressé, si j’ai eu raison de changer de coach. Je me réjouis aussi car lors de cette course, contrairement à mon dernier marathon, je ne serai pas vraiment seule, je pourrai bénéficier de lièvres ! Des copines et des copains qui courent au stade et qui vont faire ce semi en relai, soit 5km en moyenne, à 10km/h. Ca tombe bien, je me suis fixée comme objectif 1h59 🙂
Mon nouveau coach me dit que c’est possible, qu’il faut y croire mais que je tournerai vraisemblablement plus aux alentours de 2h05 – 2h07. On vient de reprendre ma VMA, elle est passée de 12,9 à 13,5. Il dit que c’est de bonne augure pour le semi.
Pour moi, franchir la barre des 2h est symbolique… même si courir un semi en moins de 2h reste une performance tout à fait moyenne pour nombre d’entre vous, pour moi qui ait couru mon premier semi en 2h30 il y a un an et demi, gagner une demi-heure, après la contre-performance lors de mon dernier marathon, représente un véritable bond !

Les jours précédents le semi, je dors très mal.
Je ne prépare rien de spécial pour ce semi, ni mes pieds, ni rien, je veux y aller détachée.

La veille du semi, Stéphane, mon coach, me demande de courir 15 minutes tranquillement et de placer quelques accélérations. Au retour, je m’arrête devant le marchand de letchis… il y a une flaque d’eau. Un bus passe à fond et m’arrose complètement ! Mes Prophecy sont trempées. La veille d’un semi, cela aurait pu m’agacer mais je sais que grâce à mes Stuffits je pourrai courir ce semi les pieds au sec ! Dans la soirée, mes Prophecy sont sèches.

Le jour du semi, je mets le réveil ric-crac. Mon époux râle, il doit conduire comme un fou sur la route pour que nous ne soyons pas en retard.  Finalement le semi partira en retard de un quart d’heure…. Il fait déjà très très chaud ! Certainement plus de 30 degrés et très peu d’ombre.

Je pensais que le semi consistait en une boucle de 10,6km aller retour… L’organisateur explique qu’il faut aller à gauche, puis à droite et faire très attention car la route est dangereuse, puis revenir au point de départ et repartir cette fois sur la droite… Je reste zen mais je me dis que ce semi va être merdique et que je vais me perdre… car nous ne sommes que 12 (dont deux femmes) et les onze autres coureurs seront certainement loin devant moi. Ce sont tous de superbes athlètes africains. Amateurs, mais superbes !

Finalement, on y va. Ma copine Véronique assure le premier relai. Elle est juste devant moi, je la suis, c’est le lièvre parfait. Je suis bien, super positive. Elle passe le relai à Séverine. Stéphane, mon coach, me dit de ne pas m’occuper de Séverine, qu’elle court plus lentement que Véronique mais en réalité, je trouve que Séverine s’éloigne ! J’ai du mal à la coller.
Des abrutis sortant de boîte de nuit m’emmerdent, jettent des bouteilles de bière vide, je ne me laisse pas impressionner quand un me colle en disant des obscénités en  créole. Je l’assomme d’un « casse toi connard« , assez efficace.

Plus de 10km, qu’est ce qui se passe. On devrait être retournées au point de relai mais je ne le vois pas arriver. Je commence à gueuler qu’on s’est trompées, qu’on a mal suivi le marquage ! Stéphane, qui ferme  la course en vélo, vient à notre rescousse. Nous revoila sur le bon chemin…

Troisième relai. Pascal. Ahhhhh Pascal….. je ne le vois pas passer. Je suis seule à Flic en Flac. Je regarde ma Garmin, je ne réaliserai pas mon objectif de passer sous les 2h. J’arrête le chrono, je marche… mmm… Je vois Pascal passer comme une fusée, je pense à mon époux que j’ai levé un dimanche matin pour participer à cette course -en relai pour sa part, il sort d’une blessure au kitesurf- alors je m’y remets mais il fait si chaud. Je croise les coureurs qui sont sur le retour. Je dois courir. Stéphane pédale à côté de moi. Il me dit de ne pas lâcher. Je lui réponds que la course à pied j’en ai marre, que ses entrainements j’en ai marre, que je suis nulle, que je n’y arriverai pas et surtout… que « j’ai mal au cul ».
Il recalcule rapidement et me dit que je suis tout à fait dans l’objectif des moins de 2h. Ah bon ? Je me ressaisis. Je croise un runner du comité d’organisation. Je lui dis « c’est dur ». Oui c’est dur, cela me paraît plus dur que le marathon de juin. Les marathons se courent moins vite, comme les trails. Je ne sais pas. Et en juin, même si c’était sous la pluie, au moins, on ne crevait pas de chaud…

On arrive au dernier relai. C’est mon époux qui le court mais je ne le verrai pas. Pascal est passé depuis longtemps et le dernier relai est loin devant. Stéphane reste avec moi. Il ne reste que 5 km à parcourir. Durant ses 5km, je ralentis, je m’arrête, j’arrête de courir plusieurs fois, je baisse les bras. Je lui demande toutes les 45 secondes « combien de km encore », « combien », « combien ». Il me répond toujours la même chose… un ou 1,5km. Je râle contre lui je lui demande d’arrêter de me gruger.

Les 600 mètres avant l’arrivée, je ne la vois pas, je ne vois pas les coureurs, je ne comprends pas. Séverine vient me chercher et me tire. Ouf, on arrive. 2h02.


Prochain objectif : passer sous les 2h. Ca sera en juin.
Je retournerai sur marathon plus tard car comme le dit mon coach Stéphane, pour progresser sur le long, il faut progresser sur le court.

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