Semi-marathon de Toulouse : photos et compte-rendu

Fernandez l’emporte à nouveau…lors d’un dimanche noir !

Au niveau compétition, on ne peut vraiment pas se plaindre. On a assisté à quelques belles empoignades et surtout à un nouveau cavalier seul de Nicolas Fernandez sur l’épreuve phare du semi qui a regroupé plus de 1000 coureurs. Crédité finalement d’un beau 1h08’38 », après s’être fait retiré fort justement une trentaine de secondes par le juge officiel suite à une erreur d’aiguillage sur le parcours. Mais évidemment la matinée aura surtout été marquée par le nouveau décès d’un coureur. Survenu vers le 15ème kilomètre. Il n’avait que 22 ans…

Mais que se passe-t-il donc les pelotons actuellement? Les mois se suivent et se ressemblent donc de plus en plus. Et le journaliste sportif troque peu à peu son métier contre celui de journaliste de faits divers. Après l’Aubrac et l’Irukasko, c’est donc au tour du semi de Toulouse de payer le lourd tribut d’un décès survenu en pleine course. Et ce, qui plus est, quatre ans seulement après un premier incident du même style, advenu lui sur la piste d’arrivée. Cette fois, la drame s’est noué du côté du 15ème kilomètre sur les bords du canal du Midi. Olivier, âgé de 22 ans, est accompagné de ses frères. Il n’a pas l’air mal. Il s’est inscrit avec un certificat médical en bonne et dûe forme qui date de quelques jours seulement.

Rien ne pouvait laisser entrevoir ce qui va se passer. Si ce n’est peut-être une première alerte quelques années plus tôt… Allez savoir ! En tout cas Olivier s’arrête, pris de nausées. Il vomit et tombe dans les pommes. Une médecin-coureuse s’arrête pour lui porter secours et lui administrer les premiers gestes. Un peu plus tard les secours arrivent sur place. Le massage cardiaque ne donne rien. Olivier ne reviendra jamais parmi nous. Le semi est de nouveau endeuillé… On n’ose imaginer l’état dans lequel se trouvent aujourd’hui les organisateurs… Le semi en survivra-t-il? Trop tôt pour le dire, trop tôt surtout pour parler de ça. Les esprits sont ailleurs. Dans le ciel pour rendre hommage à un jeune homme qui ne s’attendait sûrement pas à ça… Sur la terre aussi pour s’associer à la peine de la famille en deuil…

Revenons donc, même si c’est difficile, à la course proprement dite. La compétition donc. On notera d’emblée, et c’est ce qui a fait plaisir au groupe d’organisateurs, Jacky Puech en tête et tous ses amis du TOAC, que le record de participants, du moins dans la nouvelle version de l’épreuve, celle qui se déroule donc du côté des installations du club toulousain, a été battu. Et ce, assez largement. Plus de 1700 dossards distribués. Plus de 1000 sur le semi et le reste sur le 10 km. Presque deux cents de plus que l’an passé. La course attire donc de plus en plus. La date est bien choisie. La météo assez propice à ce type d’effort. Oubliée la chaleur et place à la fraîcheur, entre deux gouttes et sans véritablement de grosse averse… Sur le semi-marathon, épreuve phare donc de la matinée, Nicolas Fernandez, sous les couleurs d’I-Run, fait office de grandissime favori. Il a pas mal hésité avant de venir, tiraillé entre une autre invitation pour aller du côté de Céret et de sa ronde internationale. Et finalement il a choisi Toulouse. Il a envie de se faire voir aussi. Il est à la recherche d’un club… Il sera donc seul au monde dans ce 21km taillé pour lui. Il avait emporté en 2009. Il avait fini deuxième l’an passé, quasiment au sprint face au Burundais de service. Mais le chrono était là: 1h07’44 ». Record du bonhomme. Pas si mal ! Cette fois, et malgré donc une petite erreur
de parcours suite à un mauvais aiguillage, il tape un beau 1h08’38 ». Quand on connait un peu
ce parcours de bord de canal, on imagine bien un record encore plus proche du 1h06′. Nicolas
est donc en forme ! « C’est un coureur d’une rare élégance » dira de lui après l’arrivée Michel
Jazy, parrain de a course, et qui aura donné cette année les deux départs. « Je suis ravi d’avoir
pu admirer sa foulée dans les derniers hectomètres. Je lui souhaite une belle carrière… » Bel
hommage en vérité de l’ancien champion français. Derrière Nico, il faut attendre de longues minutes. Nico est déjà sur le stade que le deuxième, Fred Lureau en l’occurrence, entame son dernier kilomètre. Plus de 4′ sépareront les deux hommes. Edie Lesueur complète le podium. Un peu déçu de ne pas avoir retrouvé quelques belles sensations… lui qui avait réalisé moins de 1h10′ déjà. C4était il y a deux ans. Aux côtés d’un certain Damien Boudet… Ce même Damien qui a donc pris sa revanche sur 2010. On l’avait laissé en effet, battu au sprint par Arnaud Bessède sur la piste du TOAC. Il se présentait au départ, pas au top de sa forme, juste en reprise après quelques semaines d’arrêt, et finalement il devra s’employer jusqu’au bout du bout, une nouvelle fois, opposé cette fois à Christophe Cabannes, le Gersois. Ces deux-là se préentent donc ensemble à l’entrée du site d’arrivée. Christophe essaye de s’en aller. Il a tiré sa dernière cartouche. Sur la piste, Damien jette toutes ses forces. Il grignote mètre après mètre. Il gagne donc en 32’10 ».
Et peut retrouver sa petite fille, et sa femme, qui l’attendent non loin ! Chez les féminines, on retrouvait avec plaisir Houria Fréchou, qui a bien sûr, gagné maintes fois au TOAC, mais qui a passé quelques mois en recherche de sensations et qui était visiblement fort heureuse, une fois la ligne d’arrivée franchie, d’un semi rondement mené. « Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien. Plus que la victoire, c’est cela qui me touche aujourd’hui… » Houria gagne donc en 1h22’23 ». Très proche de ses meilleurs chronos. Sur la petite distance, c’est une Anglaise, Danielle Hodkinson, qui est venue mettre tout le monde d’accord. Originaire de Newcastel et en vacances avec tout un groupe aux environs de Toulouse, elle réalise un 35’39 » qui a laissé tout le monde bouche bée… A commencer par elle-même qui bat au passage son record personnel. Corinne Degois qui finit deuxième, était elle même talonné par une autre Anglaise. Elle sera la première à aller féliciter ses adversaires du jour et ainsi parfaire son anglais… Podium inédit donc !

Le 31ème semi de Toulouse a donc livré son verdict. Une belle organisation bien rodée maintenant avec des bénévoles motivés et passionnés… qui ne s’attendaient donc pas à ce nouveau drame !