Sainté Urban Trail ou comment se faire plaisir en courant à la maison…

Lors de sa présentation je me suis inscrit à la 1ère édition du trail urbain de Saint Etienne. Le parcours se déroulant dans ma ville et passant devant chez moi, il m’était impossible d’ignorer cette course même si la dénomination de trail urbain( trail oui, urbain…)  n’était pas forcément ce qui m’attirait le plus. Ceci étant, en vue de la préparation à la Saintélyon, cela pouvait très bien convenir. Après avoir récupéré mon fils Théo qui découvrait à la fois le trail et une épreuve dépassant les 10 km (et par la même 3o mn) nous voilà sur la ligne de départ près du Zénith. Nous sommes près de 600 participants, l’ambiance est à la fête, la météo parfaite (doux et sec) et nos stars locales sont présentes. Gilles Guichard, qui participe au relais (départ 30 mn après) nous souhaite bonne chance ainsi que Liliane Cléret, la grande favorite chez les féminines. Après un flash mob enthousiaste, c’est le départ .

Victime d’une bonne crève depuis 2 jours, je pars très tranquillement avec comme seule ambition de finir cette sortie sans me faire mal, mon objectif n’est que dans 1 mois. On longe la cité du Design,  puis avoir traversé le Bvd Jules Janin on remonte la rue Rouget de l’Isle. Jusqu’au escaliers qui amènent au Crêt de Roch(Km 2,5) c’est globalement tout plat et sur le bitume, cela permet de faire chauffer le moteur et de vérifier que tout fonctionne. Ca va, je respire bien, les jambes déroulent, je bois un petit coup et je ne m’occupe surtout pas des coureurs qui me dépassent. Pas mal de spectateurs sont dans les rues et encouragent les coureurs! Je monte cette première volée d’escaliers en marchant tranquillement. Arrivé au sommet, nous faisons le tour du cimetière du Crêt de Roch ou l’on trouve le premier passage en terre. On redescend ensuite sur la rue de la Montat (on croise un gars qui joue de l’orgue de barbarie) en passant par le parc Giron pour démarrer une bonne grimpette sur la colline  de l’Opéra Théatre. Cela commence par un passage en goudron et se poursuit par un chemin de terre, qui même effectué en marchant pique bien les cuisses. Les  » Traileurs » reconnaissables à leur équipement (sac et tenue) sont plus à l’aise que les « Routards » sur cette section, on commence déjà à voir sur les visages de concurrents (qui pensaient peut être que tout le parcours serait comme les 3 premiers kilomètres) les stigmates de l’effort et de la difficulté à progresser.

Arrivé en haut de la colline, on redescend (logique et cela ne va pas arrêter car Saint Etienne est la ville des 7 collines)à travers le parc qui s’étend jusqu’à la rue Arago. Plutôt que d’utiliser les escaliers j’emprunte le petit sentier qui longe les marches. C’est plus mon terrain habituel, cela me permet d’économiser mes quadris et mes mollets. Je suis parti avec les Hoka Stinson Evo qui fournissent un amorti très appréciable. Nous arrivons en vue du 1er relais qui est également un ravito.Installé sur le  site Manufrance (un symbole de la ville), nous sommes au Km 6,5, il y a une grosse ambiance ici avec des rollers, une fanfare et plein de gens qui nous encouragent, pour un peu on en oublierait de boire un coup avant de repartir. Bon, maintenant  je rentre dans mon quartier, il est temps de me recoiffer et de vérifier ma tenue. On traverse le Cours Fauriel, on enquille la rue Montesquieu qui coupe la montée de la Vivaraize  (désolé pour les « étrangers », mais j’ai pas l’habitude de faire des compte rendus de course qui se déroulent dans mon quartier, donc j’en profite) et me voilà devant chez ma voisine qui m’encourage avec ses 2 enfants. On enchaine par une descente, un peu de la rue H.Déchaud et nous voilà au pied du passage Faure. C »est une longue montée goudronnée qui se se transforme en escaliers et débouche rue F. Voytier (ma rue) à 20m de chez moi!  Je commence la grimpette tranquille et la termine en mode course pour fièrement taper dans la main de ma femme et de 2 amis venus voir le père et le fils (qui est d’ailleurs passé depuis un bon moment déjà) dans leur exercice sportif préféré.

Bon, comme on dit, ça c’est fait! Nous sommes au Km 8,5 et tout va bien. Pas de problème de jambes, la crève est oubliée, rien que des bonnes sensations! Cette partie de la course est très urbaine, mais bravo à l’organisation. Une très bonne fluidité dans la course, les montées sont larges et permettent d’éviter les engorgements. Les signaleurs sont nombreux, on se se sent en totale sécurité dans les rues bien que la circulation ne soit pas coupée. On redescend sur Centre Deux par une petite descente en sous bois plutôt technique, très typée trail,  qui surprend les concurrents (Comment peut on trouver ça en pleine ville????). Des danseurs de zumba se mêlent aux nombreux spectateurs dans ce quartier aux rue un peu tortueuses, au niveau de la place du Bi Centenaire, se trouve un groupe de « country ». C’est sympa ces animations, on a pas le temps de s’ennuyer! Toutes ces montées et ces descentes ont éclairci le peloton, les coureurs qui m’entourent me sont devenus familiers. Nous voilà dans la montée vers le quartier de La Cotonne. Du sentier d’abord, puis des escaliers( et oui, du classique quoi!) puis un long boulevard ou l’on croise un joueur d’orgue solitaire. Malgré le fait d’être en pleine zone d’immeubles, on emprunte des passages en sentiers qui cassent la monotonie du bitume. Descente sur la quartier de Tardy avant de remonter (vous vous en doutiez) sur la colline du musée d’Art et d’Industrie. Je connais le quartier et j’en profite pour effectuer la montée au petit trot, ce qui me permet de reprendre quelques coureurs, c’est aussi l’occasion de saluer une amie qui contrôle la circulation. Km 11, 1h15 de course, je suis en avance sur mes estimations, mais plus que cela,  ce qui me rassure ce sont les sensations. Malgré les enchainements montée/descente je n’ai pas de douleurs et niveau « cardio » aucun souci. La ballade continue, après avoir dépassé la Comédie Jean Dasté ( je vous fais un peu profiter au niveau culture) on arrive en vue du Puits Couriot et du musée de la Mine (lieux symboliques de la ville de Saint Etienne)et lieu du 2 ème ravito et relais. Grosse ambiance avec des démonstrations de BMX et une fanfare (L’Harmonie de Saint Etienne). Petit stop pour refaire le plein de mon bidon, manger un morceau de pain d’épice et je repars sur le sentier au pied du terril ( Un terril est constitué par l’accumulation de résidu minier, sous-produits de l’exploitation minière, composés principalement de schistes, source Wikipédia)

On démarre là une longue partie typé trail par le chemin des Baraudes. C’est là toute la magie de la ville de Saint Etienne de pouvoir se retrouver en pleine campagne à 10 mn à pied du centre ville. C’est vraiment du plaisir de courir sur ce chemin, comme je me sens bien, je trottine même dans la montée et j’en profite pour doubler une concurrente que j’avais en point de mire depuis le départ du ravito. On atteint le sommet de la colline ou l’on découvre une superbe vue de la ville. Un passage en sentier ou Gilles Guichard dans sa tenue orange me double comme une bombe et c’est le descente (et oui ça n’est pas fini) en sous bois sur le quartier de Côte Chaude. Cette section du parcours donne toute sa valeur et son sens à ce trail urbain. Après quelques nouvelles marches on débouche au coeur de Côte Chaude. Très sympa l’ambiance dans ce coin qui ressemble un peu à un village dans la ville, c’est l’heure du marché et pas mal de gens sont sur les trottoirs pour encourager ces fous qui ont préféré courir plutôt que boire l’apéro.  Toujours bien en jambes , je continue à courir  dans  la rue montante de Champrond qui traverse le quartier. On redescend (et oui, toujours…) par une large rue avant d’entreprendre la montée (je sais, ça peut finir par lasser…) du Parc de Montaud. Pas mal de gens se baladent  et nous encouragent dans ces escaliers ou pour la première fois je pousse avec les mains sur les cuisses. Ceci étant, on ne peut pas dire qu’on ne nous avait pas prévenu qu’il y aurait beaucoup d’escaliers (2542 marches)… Arrivé en haut c’est un chemin monotrace qui fait le tour du parc, ravi de trouver un terrain à ma convenance je me remet en mode course et j’en profite pour doubler quelques concurrents un peu hésitant sur ce chemin en dévers.

2h20 de course depuis le départ, l’avantage d’avoir un peu de vécu sur des épreuves de longues durées c’est qu’au bout de 2/3 heures de course on ne ressent pas de lassitude. C’est un parcours vraiment agréable et qui correspond complètement à l’idée que je me fais d’un trail en ville. Aucune douleur, un rythme qui me permet de rester en aisance respiratoire (j’ai oublié ma crève), les jambes qui répondent bien, bref c’est que du plaisir! J’entame la descente de Montaud avec enthousiasme, d’abord les escaliers que je dévale 2 par 2 en restant bien concentré ou je pose les pieds, puis lorsque que l’on retrouve la rue , je commence à la dévaler d’abord en foulée retenue, puis en me lâchant de plus en plus. Mes cuisses et mes genoux ne hurlent pas à l’agression et j’essaye au maximum de prendre les appuis sur le bout des pieds pour amortir les chocs. Ouahou!! Ca c’est de la descente! Je freine un bon coup avant un virage en épingle à cheveux et j’enchaine avec une nouvelle volée de marches ou je reprends mon souffle!  Finalement ce parcours est un bon entrainement pour la Saintélyon!!! Arrivé en bas de ces escaliers je reprends un rythme de course tout en faisant un check up de la « machine ». Bon, c’est OK,  pas de séquelles de cette descente de fou. Après la montée de la rue Madignier, un passage en chemin, une  dernière série de marches d’escaliers, nous voilà rue Bergson. Un coup d’oeil au chrono: 2h54! Il me reste 6 mn pour terminer en 3h. Waouh! J’étais parti sur une base de 3h30! Ca doit être  jouable, il reste environ 1km. J’enclenche le turbo au début de la rue Claude Odde et je déboule sur le parking du stade Geoffroy Guichard (bravo les Verts pour cette belle victoire hier!!). Sans ralentir je fonce vers le Zénith, encore quelques marches pour atteindre la rampe d’accès au Zénith que je dévale à contre sens, dans un sprint effréné,  jusqu’à la ligne d’arrivée! 2h59’49 »! Yes!! J’ai tellement fini rapidement que je n’ai pas vu tous les amis qui étaient à l’arrivée!! Très serein, je les rejoint et retrouve Théo qui a terminé en 2h35, parfait, la fête est complète. Même la météo est de la partie car la pluie qui menaçait a attendu que j’arrive pour se mettre à tomber.

Plus tard, en dégustant la paëlla d’après course dans une ambiance chaleureuse, je fais un petit bilan de cette 1ère édition du Sainté Urban Trail. J’ai trouvé que ce fut une vraie réussite, que ce soit au niveau de l’organisation, très professionelle, de l’ambiance chaleureuse avec les animations musicales et les nombreux spectateurs présents tout au long du parcours. Le parcours, justement comme je le disais plus haut , est complètement adapté à la notion de trail urbain. Du dénivelé (950m D+), du bitume, des sentiers, des escaliers, des chemins et même des petits passage techniques en sous bois! Cela a été un grand moment de plaisir qui fait beaucoup de bien au moral après la déconvenue de l’UTMB. Le constat de mon aisance et le chrono confirment que l’entrainement (Merci Fred) paye. Et, cerise sur le gâteau, c’est une excellente préparation à la Saintélyon. Vivement l’année prochaine pour la seconde édition.

Frank