Athlètes

Rencontre avec Serge Girard

Mardi 3 mars dernier Serge Girard était de passage à Nancy pour nous présenter son nouveau défi.
Manu et moi avions donc rendez-vous au Palais des Congrès pour rencontrer l’ultra runner de l’extrême. Quel choc !

Nous sommes accueillis par Tatania, chargée de promotion chez Mizuno. Une trentaine de personnes se sont déplacées pour venir assister à la conférence.

Après avoir visionné un film sur les différents exploits de Serge Girard ce dernier est prêt à répondre aux questions de l’auditoire. La première question est longue à venir mais une fois le dialogue entamé il va se poursuivre pendant près d’une heure.

Je vous livre ici quelques unes des interrogations de la salle et les réponses de Serge.

Les états dans une journée : je passe par différents états : allégresse, détresse…
La gestion de la douleur : la douleur est une compagne lorsque je cours. Sans aucun jour de récupération il faut passer outre pour aller au devant de la difficulté. Je suis volontaire pour ces défis donc la douleur est également volontaire ! Durant les 3 premières semaines d’un défi je suis réceptif à la douleur mais l’esprit prend rapidement le dessus sur le corps !
La passion : petit je n’aimais pas courir. J’ai pratiqué le tennis et le football. Un pari avec un ami m’a conduit sur les 20 kilomètres de Paris. La lecture du livre La grande course de Flanagan fut LE déclencheur.
L’alimentation : un petit-déjeuner le matin puis je m’alimente avec une solution sucrée tous les 4 ou 5 kilomètres durant la journée. Le soir, je prends un repas normal. Je bois 10 litres d’eau par jour.
La préparation physique : pour Paris-Tokyo j’ai alterné 80km par jour puis un jour de repos puis de nouveau 80km… Il faut apprendre à rester sur la route le plus longtemps possible !
La préparation logistique : un an de repérage est nécessaire pour préparer un défi. Il faut obtenir les autorisations pour filmer… Le coût du défi Paris-Tokyo est estimé à 250 000 euros.
L’équipe : ma femme est l’élément essentiel, elle s’occupe, entre autre, de la communication. 4 ou 5 personnes se relayent pour assurer l’intendance (conduite de la voiture…). Pas de médecin sur mes différents défis. Si un médecin m’avait accompagné il ne m’aurait pas autorisé à continuer !
La religion : elle m’aide énormément mais je n’en dirai pas plus.
Le sommeil : la première semaine d’un défi je suis obligé de pendre quelque chose pour dormir ; ensuite je dors comme un bébé, je fais des nuits de 10 heures.
La musique : elle m’a accompagnée durant ma traversée des Etats-Unis puis ensuite j’ai préféré écouter le silence !
Les partenaires : AGF, mon ancien employeur, a été mon partenaire pendant 10 ans. Depuis 8 ans c’est Mizuno qui m’accompagne. C’est une véritable histoire d’hommes entre eux et moi ; une histoire de rencontres également. Le peuple japonais a un grand respect du dépassement de soi. Lors de ma traversée du Japon 3 télévisions couvraient mon défi tous les jours.

Serge Girard pourrait parler pendant des heures (et on pourrait l’écouter pendant des heures). C’est quelqu’un de très posé qui ne semble jamais s’emporter (dans le sens s’énerver). Il est très accessible. Après la séance de dédicace nous avons eu la chance d’échanger pendant de longues minutes encore.

Si Serge Girard passe à proximité de chez vous je n’aurai qu’un conseil à vous donner : courez pour aller l’écouter !

Un peu plus tard nous avons retrouvé Serge sur le trottoir devant le Palais de Congrès. Il tentait de rejoindre le parking pour récupérer sa voiture.

Parce qu’il n’est pas venu à Nancy en courant ?