Les 250m de la rue Championnet

Se familiariser avec la vie parisienne pour un coureur provincial habitué quotidiennement à la proximité campagnarde n’est pas toujours chose aisée. Mentalement parlant diront-nous.

En quête d’un peu de bitume propice pour gambader joyeusement au cœur de cette marée urbaine, je suis tombé sur un petit carré de verdure proche de chez moi. Une petite piste d’athlétisme trône en son centre, toujours animée par des activités multisports, et de nombreux joggers parisiens qui tournent en rond pour se vider d’une journée de métro-boulot le casque dans les oreilles.

Une petite piste de 250m que j’ai su m’approprier comme un petit coin d’athlétisme. Un espace calme et plaisant, idéal pour un peu de PPG et de travail musculaire. Mais pour les séances de vitesse, c’est une autre histoire. Au-delà des joggeurs qui bouclent sans discontinuer le tour de piste lancés à 9 km/h, cette distance batarde impose des virages serrés et des repères quelque peu biaisés.

 


La piste de Saint-Maur-des-Fossés en région parisienne

Avec mon inoxydable curiosité, je me surprends à observer tous ces joggers, à enchaîner ces tours sans broncher. Au fond je veux bien les comprendre. Les premières zones boisées sont loin et le tartan est une alternative moins traumatisante que les rues parisiennes. Cependant, logeant à proximité de Montmartre, je profite du terrain de jeu idéal pour préparer un trail urbain !

Après ma formation d’entraîneur, l’observation est devenue automatique. Je ne peux m’empêcher de remarquer ces coureurs à la foulée souvent maladroite, les bras pendants, le corps écrasé. Bien prétentieux de ma part lorsque je sais le chemin qu’il me reste à accomplir pour adopter une posture convenable. Beaucoup courent seuls. Une habitude difficile à adopter pour ma part, moi qui n’ai jamais connu autre chose que la course à pied en groupe au sein d’un club. Personne ne viendra me gronder si je me dégonfle pour la séance d’un soir.

Et c’est à cet instant que, comme un conquérant déchu dans la capitale, il faut se remettre en quête du Saint Graal de la motivation, l’objet de toutes les convoitises.