e-saga de l’été – Episode 7/15

Résumé de l’épisode précédent : allez, avouez que vous en avez soupé de Priscilla. Elle est peut-être superbe mais franchement qu’est ce qu’elle est pénible, pour ne pas dire plus. Ca vous dirait de retrouver un peu notre ami Steeve. Il avait l’air sympa lui, non ?

C’est avec un sourire béat de ravissement extatique que Steeve, de retour du déjeuner, découvrit – dès la sortie de l’ascenseur, il avait d’ailleurs déjà repéré, à plus de 10 mètres, l’écriture de l’Incomparable – ce qu’il considéra immédiatement, avant même de les avoir lus, comme les premiers mots doux d’une relation qui ne demandait plus qu’à s’épanouir. L’affaire lui semblait bien engagée. De quelle perspicacité n’avait-il pas fait preuve en confiant à la Sublime que lui aussi courait. Il avait certes omis quelque adjectif ou adverbe de quantification qui aurait sans doute pu clarifier quelque future équivoque, mais pour l’instant, il n’en avait cure car la Divine lui avait écrit. Sans doute, les premiers effets de l’éloignement de l’être aimé. Une demi-heure de cantine. De combien de mots son bureau aurait-il été couvert s’il était parti en réunion ?

Le premier post-it sur des temps de passage lui parut sans grand intérêt dans un premier temps, il regarderait cela plus tard, dans le métro, en rentrant. Dans le second, elle lui fixait un rendez-vous ! Un rendez-vous ! Après 3 petites minutes d’échanges seulement. Le coup de foudre assurément. Alors certes, il y avait ce mot, entraînement, qui faisait sans doute un peu tâche dans le décor, mais les plus grandes perspectives s’ouvraient maintenant à lui. Quant à ce terme, entraînement, il avait deux jours pour lui faire un sort et rendre la soirée prévue par la Sensationnelle beaucoup plus agréable.

L’après-midi passa comme dans un rêve. Il lut, relut, re-relut … re(puissance n)-relut les divines paroles. Certaines mauvaises langues prétendirent même par la suite qu’il les embrassa à plusieurs reprises. Notons que son activité professionnelle en souffrit quelque peu. Ce qui est un euphémisme, soyons clair ! A part ces lectures répétées, il ne fit strictement rien.

Comme il se l’était promis, car une promesse faite, même silencieuse, à la Phénoménale, devait être tenue, il prit, dans le métro, connaissance du premier post-it. Temps de passage. Alors, en gros du 3 minutes 20 secondes au kilomètre, soit du – click click click, les méninges tournent – soit du … 18 km/h … 18 km/h !!!! Gasp !!!! Il en resta quelque peu coi, c’est encore un euphémisme, eut-il un dentier, qu’il l’aurait, n’en doutons pas, avalé. 18 km/h, c’est plus de la course à pied à ce rythme là. Aïe, aïe, aïe. Le réveil fut douloureux. Et oui, Steeve, de temps en temps, il vaut mieux réfléchir avant de parler.

Mais comment je vais faire, mais comment je vais faire ? Avouer à la Merveilleuse, à ce stade déjà avancé de leur relation, que course à pied et 18 km/h étaient, pour lui, complètement antinomiques, c’était mettre un terme immédiat à leur possible avenir commun. Il n’en doutait pas une micro-seconde. Son tracas crût donc (répétez cette phrase 10 fois de suite rapidement), ce dont s’aperçut immédiatement sa mère chérie.

– Steeve chou, tu as l’air tracassé …

Nous voilà revenus au point de départ.

FIN DE L’EPISODE

Dans le prochain épisode, nous découvrirons comment Steeve et sa mère, qui va finir par le faire avouer, vous verrez comment, vont prendre le taureau par les cornes – remarquez que pour courir à 18 à l’heure, prendre un taureau par les cornes, ça doit pouvoir aider !