Chose promise, chose due. J’ai ôté, pour quelques temps, mes Vibram Fivefingers, malgré le choix cornélien qui hante toutes mes nuits – KSO ou BIKILA ? – pour poursuivre ma préparation au Marathon Seine et Eure du 17 octobre en … KALENJI KIPRUN 1000. Au menu de ce début de troisième semaine du – dur, Msieur ! – plan Bruno Heubi : de la VMA et de l’EMA sur route. Deux séances techniques à l’issue desquelles il me semble déjà intéressant de dresser un premier bilan.
Pour les puristes, le détail des ces 2 séances. VMA : 20 minutes d’échauffement puis 6x250m (récup 40″) + 5x200m (récup 35″) + 5x150m (récup 30″) + 10 minutes de récup. EMA : 20 minutes d’échauffement puis 20 minutes / 15 minutes / 10 minutes à 85% de VMA (récup 2 minutes).
Alors, ces KIPRUN 1000 sont-elles de bonnes chaussures ? Et à 60 Euros se comparent-elles à des modèles à 120-130 Euros des autres marques ? Tuons d’emblée ce suspense insoutenable : OUI ! Ce sont de très bonnes chaussures.
Côté confort, rien à redire. Le chausson est enveloppant, maintient bien le pied dans l’axe longi mais n’en est pas pour autant envahissant et le pied n’est nullement engoncé dans un carcan. Aucune raideur d’aucune sorte sur la chaussure comme c’est parfois le cas avec certains modèles causant des petits échauffements ou des gênes – sensation d’un point dur – localisées. Ici, rien de tout cela, au contraire, on est « bien » dedans, aucun bout de plastique mal placé. Pas de sudation excessive non plus.
Côté amorti, là aussi rien à redire … Je vais quand même faire une petite digression : vous connaissez maintenant tout de ma vie mon oeuvre et savez que je cours très à plat et sur l’avant / milieu du pied sans jamais poser le talon sur le sol. Or la Kalenji KIPRUN 1000 est clairement conçue pour les 98% de runners qui frappent d’abord le sol avec le talon. Vous vous demandez donc comment je peux juger sereinement de l’amorti de cette chaussure ? C’est bien simple, je l’ai « doublement » jugé , d’une part, avec ma foulée habituelle, d’autre part, en forçant ma nature pour recourir sur le talon. Côté talon – et d’ailleurs ensemble de la semelle – l’amorti est excellent, sans être cependant trop douillet. L’amorti sur l’avant est assez surprenant au départ mais on s’habitue vite au déroulé complet du pied qu’il accompagne. Par contre, évidemment, en courant uniquement sur l’avant du pied, les sensations sont un peu différentes et pas évidentes à maîtriser au début surtout quand on est habitué à très peu voire pas du tout d’amorti sur l’avant. Nonobstant, cet amorti, bien réparti sur l’ensemble de la semelle, contribue également à la sensation de grand confort que j’évoquais précédemment.
Côté dynamisme, même topo, si je peux me permettre. En simulant la foulée talon du plus grand nombre, j’ai trouvé la KIPRUN 1000 particulièrement affûtée dans ce domaine. Le design de la semelle permet un déroulé complet du pied et donc une foulée complète et régulière. L’amorti ne gêne en aucun cas la performance. Je ne vous fais pas de dessin mais vous aurez compris qu’avec ma foulée d’extra-terrestre, j’ai, par contre, éprouvé un petit manque de relance sur l’avant du pied à cause justement de cet amorti précédemment évoqué. Concrètement, sur ma séance de VMA, j’ai dû forcer sur les muscles des jambes pour rester dans mes temps habituels, en essayant de compenser cette absorption de l’énergie élastique par la semelle. Cela dit, ce ne sont pas des chaussures typées « séances de VMA » mais plus endurance. De fait, la séance d’EMA, à 85% de VMA, s’est très bien passée et la KIPRUN 1000 s’est révélée apte à me … suivre dans mes enjambées à plat et sur la partie antérieure du pied 🙂 Une petite remarque au passage : compte tenu de ses caractéristiques amorti / dynamisme, je pense que c’est une chaussure destinée plus aux coureurs légers / mi-lourds qu’aux coureurs en surpoids.
Bien entendu, là où j’ai tiré la quintessence de cette chaussure, conçue pour les coureurs réguliers, c’est sur les portions non techniques de mes séances, celles où j’ai couru tranquillement à 70% de ma VMA. La KIPRUN 1000 se révèle une excellente compagne de route à tout point de vue. Facile, légère, agréable aux pieds … même aux miens.
A noter que j’ai couru sous la pluie la moitié de ma séance d’EMA et que la chaussure n’a pas pris l’eau du tout. De même, l’accroche de la semelle ne s’est pas dégradée sur le mouillé et les premières feuilles d’automne.
La suite ? Compte tenu de l’ampleur de la tâche qui m’attend au Marathon Seine et Eure : le courir … et le finir … en Vibram fivefingers et si possible en moins de 3h15, vous comprendrez aisément qu’il me faudra rapidement ré-enfiler mes gants de pied pour la suite de ma préparation. Cela dit, j’ai prévu de réaliser encore au moins deux entraînements en KIPRUN 1000 : une sortie de récup en sous-bois d’une heure et une sortie longue de 2h10, ce qui me donnera une vue « globale » sur les qualités de ce modèle, vue globale dont je vous ferai part la semaine prochaine. Par la suite, j’envisage de répondre à la question, qui vous taraude tous, de leur durabilité. Pour ce faire, dès mon marathon terminé, je les rechausserai pour mes entraînements et compétitions de fin d’année afin d’accumuler des kilomètres.