Running, Trail, Fitness
 

Gapen’cimes 2012, que du bonheur

Mathieu Reizer


 

A l’occasion de la Tean Asics Press 2012, j’ai pris part à l’une des course de la Gapen’cimes, le trail des Crêtes, c’est à dire la version intermédiaire de 25km. C’est suffisamment long pour bien profiter des superbes paysages, mais ce n’est pas non plus le grand format de 48km. Cela a été l’occasion de faire de belles rencontres, de découvrir un peu la ville de Gap qui nous a gentiment et généreusement accueillis mais surtout de profiter des montagnes et des paysages qui sont juste à la porte de la ville.

Mise en bouche avec le Team Asics Trail
Après une bonne préparation menée depuis quelques mois sous les conseils de Eric Lacroix (conseils pertinents… mais pas toujours suivi par le mauvais élève que je peux être), on a peaufiné l’approche de la course la veille au près de Laurent Ardito et de la Team Asics Trail, histoire d’avoir quelques bons tuyaux pour être en pleine forme sur la ligne de départ. Au programme, 30 min d’éveil musculaire à base de footing lent, mouvements d’échauffement, accélérations et étirements légers, encadré par Manu Gault, Xavier Thévenard, Thomas Saint Girons et Franck Bussière. C’est là que je me sens chanceux d’avoir pu discuter en toute simplicité avec des athlètes de haut niveau qui se rendent pour l’occasion très disponibles. Sans doute qu’en temps normal, je n’aurai pas osé aller les embêter.

Quand faut y aller…
Dimanche matin, à quelques heures du départ, je me réveille doucement. Enfin j’essaie car c’est très difficile. Et dire que Fabrice doit lui déjà être prêt à partir pour 48km d’une belle aventure. Respect… car je me dis que mes 25km vont déjà être très longs. Arrivé sur la zone de départ, un grand pré du Domaine de Charance, on s’échauffe tous ensemble en compagnie de la Team Asics Trail. La pression monte doucement, le ciel est menaçant, chacun fini de se préparer avant le départ. L’entrée dans le sas, la foule de coureurs qui se regroupent, quelques minutes d’attente, la musique d’ambiance… c’est parti !

Le début de la course est plutôt facile, quelques montées courtes mais surtout du plat ou des faux plats pour longer un canal et arriver au premier ravitaillement vers le km 6. Jusqu’ici tout va bien, un peu coincé dans le trafic mais c’est pas plus mal car ça m’évite de me cramer dès le début, d’autant que je manque un peu de foncier pour la distance. Arrive enfin les choses sérieuses, la montée vers la crête. On ralentit, ça bouchonne, on pose les mains pour grimper les parois. Ce n’est plus de la course mais de la rando de montagne. Quelques courtes poses dans l’ascension pour lever la tête et regarder autre chose que mes pieds, le panorama est magnifique même si quelques nuages bouchent un peu la vue.

Arrivé sur la crête, les paroles de Serge Moro la veille prennent tout leur sens : « Attention, les pierres sur la crête sont très glissantes ». Pourtant c’est à peu près plat, mais en dévers, avec la terre, de l’herbe et des pierres, rien de particulier. Et pourtant… une vraie patinoire ! Je comprends mieux pourquoi on nous avait invité la veille au soir à assister au match de hockey entre Gap et Morzine : tout simplement pour se mettre dans l’ambiance patinoire et voir comment les pros du hockey font pour maitriser la glisse. Eh bien pour les traileurs, c’est bien plus compliqué ! Malgré le dénivelé quasi nul, l’allure n’était vraiment pas rapide et tout le monde avait les appuis fuyants sur chaque foulée. Je me suis même surpris à vite vouloir refaire de la grimpette pour sortir de ce piège. Quelques frayeurs et glissades plus tard, voeu exhaussé, ça remonte à nouveau. Aïe, les cuisses, ça chauffe… jamais content 😉

Par la suite, on retrouve les coureurs du 12km et on partage ensemble environ 2 kilomètres jusqu’au second ravitaillement. Le moment pour moi d’attaquer la dernière bosse. Un traileur connaissant le parcours avait prévenu un peu plus tôt : « la dernière montée est courte, mais très raide ». Je confirme, ça fait mal aux cuisses, mais là le coeur monte également haut dans les tours. Pas d’autre choix que de progresser vraiment doucement. Une fois franchie, je sais que c’est gagné, j’ai fait le plus dur : il reste 8 ou 9 km, mais que de la descente, à négocier prudemment.

Oui mais… il y a toujours un mais… Le début de la descente se fait dans un champ, assez pentu et surtout très piégeux. Mes articulations ne lui disent pas merci. J’attends avec impatience le dernier ravitaillement, pas par besoin mais juste pour savoir où j’en suis. Sauf que le chemin en sous-bois avec peu de point de vue au loin pour se motiver, c’est dur psychologiquement à ce moment là. Les cuisses se contractent de plus en plus, mais qu’est ce que je fous là ?!? Puis je vois un spectateur qui m’encourage et m’indique le ravito à 200m. Cool ! 200m plus loin : « Allez courage, la ravito est à 200m ! ». Cela a au moins eu le mérite de me changer les idées en me rappelant ce très bon dessin.

Le ravito, enfin. Les crampes montent aux cuisses mais en courant, ça passe. Les 7 km de descente se font au mental mais à vive allure, ce qui ne m’empêche pas de me faire déposer sur place par quelques coureurs du 48 km. J’ai envie de crier, pas à cause de ma crampe au mollet ou d’un mauvais appui, non, juste crier de bonheur car je suis heureux d’être là, d’avoir tenu le coup tout le long. Le micro de plus en plus audible, les spectateurs de plus en plus présents, la ligne d’arrivée est juste au bout. Trail terminé, sourire aux lèvres, un peu plus de temps qu’espéré mais tout de même très satisfait.

Juste le bonheur !
Plus habitué au bitume qu’au trail, je tiens compte en général du chrono et de l’objectif que je m’étais fixé. Mais là, à l’arrivée, j’ai jeté le chrono aux oubliettes et j’avais simplement le sentiment d’avoir plus que rempli mon objectif : j’ai fini le trail entier, profité de la crête et des paysages qu’elle offre, rencontré et échangé avec d’autres passionnés. Juste le bonheur !

Merci à Asics, Elodie et Clémence pour l’invitation, de m’avoir permis de partager avec vous cet excellent week-end. Merci également aux bénévoles et organisateurs du trail, dont Serge Moro, à la ville de Gap et son adjoint aux sport de nous avoir si bien accueillis.

Ravi également d’avoir mis un visage et une voix sur des noms que je ne connaissais jusqu’ici que sur la toile, comme Fabrice et Sylvaine.

Il n’y a plus qu’à récupérer, se reposer et choisir un nouvel objectif pour repartir parcourir de nouveaux chemins et faire de nouvelles rencontres.

4 commentaires sur “Gapen’cimes 2012, que du bonheur”


Posté par Runonline Le 18 octobre 2012 à 20:30

@Mathieu : ah, j’attendais ce récit car je n’ai pas te voir…je suis également très heureux d’avoir fait ta connaissance pendant ce super WE. J’espère que cette incursion en montagne te donnera envie de revenir sur les sentiers ! A une prochaine !!

Répondre


Posté par Vincent Le 19 octobre 2012 à 6:16

Super récit Mathieu et en plus tu as rencontré Fabrice ! Moi c’est depuis sa rencontre en juin 2010 dans le Verdon que j’ai laissé le bitume sur le bord de la route 🙂
Bienvenue dans le monde du trail 😉

Répondre


Posté par Mathieu Le 19 octobre 2012 à 8:10

@Runonline & Vincent : merci ! Je ne pense pas écarter définitivement le bitume mais j’avoue que je prends de plus en plus de plaisir sur les sentiers, que ce soit sur cette Gapen’cimes et aussi à l’entrainement puisque je ne m’entraine quasiment plus qu’en nature (merci la Valmasque). A une prochaine donc pour une nouvelle aventure en montagne.

Répondre


Posté par Retour sur les Championnats de France de Trail à Gap Le 11 octobre 2013 à 18:42

[…] et bon, comme l’année dernière. Connaissant le parcours pour l’avoir couru en 2012, je me sentais en confiance et mieux armé. Et également un poil mieux préparé, même si […]

Répondre


Laisser une réponse