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Chroniques Sableuses #12

frank


 

Les Chroniques Sableuses:#12:Vive les vacances!

Semaine- 2/ 26 Mars


Ca y’est, j’ai fait ma dernière sortie longue ! Ce dimanche durant 2H20 avec le sac chargé à 6kg. L’occasion de faire les ultimes réglages et tests avant le départ. De vérifier que tout rentre bien, que la customisation du sac avec la lanière et le scratch plaque bien la pochette devant, que tous les éléments rangés sont accessibles facilement. Équipé de la tête aux pieds avec ma tenue MDS, cela m’a permis également de constater que tout était OK, depuis les chaussures jusqu’à la casquette.
Cette sortie marquait la fin de l’entrainement et de la préparation spécifique. Depuis quasiment 3 mois, j’étais sur une base d’entrainement quotidien, que ce soit de la CAP, du vélo ou des séances de PPG. C’est une satisfaction d’arriver à cette échéance sans blessure car hormis quelques coups de fatigue et un petit rhume, je n’ai souffert d’aucun problème de santé. Maintenant place à la récupération, au repos et à quelques plaisirs gastronomiques afin de faire du gras. Ces dernières semaines, j’avais été très vigilant sur mon alimentation et cela m’a permis d’être à mon poids de forme. Je vais essayer également de faire le plein d’énergie mentale et d’arriver le plus zen possible. La tête c’est 50%, voir plus dans ce genre d’épreuve. Bref, maintenant, c’est les vacances !

Comme promis, je vais vous parler du bivouac. Quand on évoque le Marathon des Sables on raconte souvent les efforts, les douleurs physiques, les voyages intérieurs, les rencontres, les sentiments et les émotions ressentis sur la piste ou au milieu des dunes alors que finalement on n’y passe que le tiers du temps de l’épreuve. La gestion du quotidien au bivouac à travers, la récupération, l’alimentation, le sommeil, les soins et la promiscuité avec vos compagnons de tente est primordiale et surement beaucoup plus importante que la course en elle même. Un coureur performant durant la journée ne pourra pas terminer ou dans de mauvaises conditions si il ne récupère pas ou mal. Et si l’on craint de ne pas supporter durant une semaine les conditions de vie, sous une tente de bédouins, en autonomie alimentaire dans le désert Marocain, avec 7 autres personnes, mieux vaut renoncer à ce type d’aventure.
C’est au bivouac que les caractères, les personnalités se révèlent et s’affirment. On peut faire illusion durant 2 jours, mais au delà le naturel revient très vite au vu des conditions et des exigences de la course et de la vie du bivouac. A ce titre je pense qu’il est préférable, de choisir ses compagnons de tente avant le départ et si possible de bien les connaître. Mon expérience (notamment lors de treks) m’ayant appris que des personnes sympathiques et agréables au premier abord pouvaient très vite devenir insupportables plongées dans ce type de situation… A contrario, on fait de véritables rencontres et il se crée des amitiés et des relations très profondes. A titre d’exemple, Laurent que je ne connaissais que pour l’avoir croisé à la Saintélyon et avoir échangé pas mal de messages sur le forum Bledrunner  est devenu un ami intime. Cette amitié s’est forgé certes à travers la course et l’étape longue, mais surtout par notre complicité sur le bivouac.

Il faut savoir que les échanges avec les concurrents(es)autres que ceux de votre tente sont assez limités sur le bivouac. A l’arrivée, chacun rejoint sa tente et pense à récupérer, se soigner, manger et dormir. Hormis les rencontres aux WC ( vu qu’on est assis, il arrive qu’on s’incruste un peu et que l’on entame des conversations avec son voisin de toilettes…), dans la queue pour les mails, chez les « docs » ou à la tente « Accueil » on vit un en vase clos avec ses compagnons de tente. Le matin, chacun se retrouve éjecté de la tente et cela peut être l’occasion de taper une petite causette avec les occupants des tentes voisines tout en prenant le petit dej. Ceci étant, à ce moment là chacun est en train d’émerger de sa nuit et dans sa préparation pour l’étape du jour. Les souvenirs, les fous rires, les rancoeurs, les énervements, les émotions, les sentiments c’est avec ceux qui ronflent et qui puent sous votre tente que vous les aurez:-).

Pour vous changer les idées, un endroit fort agréable, la tente mail. Dans une ambiance musicale zen, assis sur un tabouret (c’est à ces moments là et aux WC que l’on se rend compte que l’on ne s’assoit sur aucun siège durant une semaine), une charmante jeune fille pour vous aider à maitrise les subtilités du clavier (on perd pas mal de lucidité après 6/7h00 d’étape…). Vous allez pouvoir passer un moment serein ( équivalent au temps nécessaire pour taper 10 lignes, on peut aller très lentement, mais il y a une longue file d’attente…) à essayer de raconter toutes les émotions et sensations vécues dans la journée. Tâche difficile, mais sans doute un des endroits les plus reposants du bivouac. La journée de repos (pour ceux qui sont arrivés la veille ou durant la nuit) est aussi l’occasion de faire une ballade dans le bivouac si les jambes sont d’accord. L’opportunité d’aller rencontrer les occupants des tentes plus éloignées, voir de franchir des frontières et d’aller en zone étrangère ( chaque nationalité est dans une zone de tente déterminée). C’est aussi la possibilité d’aller accueillir les derniers arrivants héroïques et de vivre des moments très forts. L’arrivée du Japonais applaudi par une haie d’honneur de concurrents, reste pour moi le plus gros moment d’émotion du MDS.

La vie sur le bivouac fait partie intégrante du Marathon des Sables et ne pas oublier,  plus on est performant en course, plus on passe de temps au bivouac:-)

Frank/Dossard 201

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