Running, Trail, Fitness
 

L’Aller-Retour sur la Doyenne ou ma rencontre sur la 180 #4

frank


 

Chapitre 4

On s’engouffre dans la grande tente du ravito et on découvre que ç’est Noël avant l’heure ! Sur une grande table, en lieu et place des produits que l’on trouve habituellement, se dresse un magnifique buffet ! Bon, je ne vous fais pas le descriptif de tout ce qui est proposé, mais il est clair que c’est puissance 300 fois ce que vous avez jamais pu avoir de mieux lors d’un ravitaillement. Chaque participant a amené quelque chose et je peux vous assurer que pour certains il se sont défoncés (peut être même plus que pour courir). Il y’a même du vin et du champagne!. Théo peu habitué des ravitos, (faut dire que sur ses propres courses qui durent 2 mn, c’est pas vraiment prévu…) me demande si c’est toujours comme cela ? Je lui précise que ce n’est jamais ainsi et que ce ne le sera jamais plus…. Toute la joyeuse bande fait honneur à ce buffet qui non content d’avoir été installé par la famille de Jean François, nous en fait le service avec gentillesse et attention. L’esprit de convivialité qui était déjà de mise entre nous devient de la fraternité avec le partage de cette bonne chère. Mais où tout cela va-t-il nous mener ?

J’ai vainement essayé de goûter de tout, là je suis repu et prêt pour une sieste. Mais Jean François en animateur avisé a prévu le coup et pour garder tout le monde en éveil et attentif, il enfile sa tenue de Père Noël et c’est le moment de la distribution des cadeaux. Chacun de nous reçoit un lampe frontale Led Lenser SEO 5 afin d’éclairer notre route à venir. Mais sa bonté ne s’arrête pas là puisque nous gagnons tous un dossard d’une course et bingo, je tire un des gros lots, un dossard pour l’Ultra Trail du Grand Verbier ! Vous comprenez qu’après toutes ces émotions quand, notre « routeur » nous annonce qu’il va falloir y aller, il y a un certain flottement dans les rangs. Ceci étant, chacun est bien conscient qu’on ne peut pas rester là, attendre tranquillement les concurrents de la Saintélyon, et rentrer sur Lyon. Je change de 1ère couche, enfile ma veste, le coupe vent Lafuma, installe le sac sur le dos après avoir refait le plein de la poche à eau et nous revoilà sous le soleil et le vent frais.

Il est 15h00, cap sur Saint Etienne, via St Christo. C’est la partie qui s’annonce la plus difficile, le parcours va être encore enneigé et surtout verglacé, la nuit va tomber assez rapidement ce qui va très sérieusement faire chuter la température. Pour ne pas avoir à forcer mon allure, je part en tête de peloton. Je connais très bien cette section du parcours avec cette petite montée (qui descend et fait toujours des dégâts au retour), le bout de route, un chemin et on atteint la croix qui marque le début du nouveau passage qui passe en dessous du camping du Chatelard. C’est une partie assez agréable et roulante en sous bois où l’on peut courir à un bon rythme, tout en échangeant quelques mots avec ses compagnons. Arrivé au bas de la descente de Plein Pot, on effectue une petite halte afin de reformer le groupe. Il commence à y avoir quelques difficultés pour certains à suivre le rythme,Taldius en maître du temps veille à maintenir le rythme.

En haut de la côte, l’organisation de la Saintélyon a creusé un passage à la pelleteuse et c’est le premier contact avec les congères. Les conditions n’ont pas vraiment évolué depuis 8 jours ou je suis venu en reconnaissance. Nous sommes sur les hauteurs de la course, sur les crêtes le vent est glacial, le soleil est en train de disparaître, l’occasion d’un magnifique coucher de soleil. Arrivé au hameau du Moreau, on s’engouffre quelques instants dans la grange afin d’attendre les derniers. Le groupe progresse en silence désormais, chacun se concentre sur sa course.

Désormais il faut être très prudent car nous rencontrons beaucoup de plaques verglacées. Les Hoka avec leur grande portance me facilitent la tâche, surtout quand on traverse des zones enneigées durcies par le froid, mon poids plume me permet de courir sans m’enfoncer. Après une longue descente bitumée qui chauffe les cuisses c’est la remontée dans un forêt ou chacun allume sa frontale. Le village de St Christo se découvre, mais l’heure tourne et l’on avance pas très rapidement. La nuit, le froid, la fatigue et les retardataires que l’on attend plus ou moins à la faveur des regroupements font monter la tension. il y a aussi pas mal d’hésitations sur les chemins à prendre. Allez plus que 500 m et c’est la pause sous la tente du ravito!

Au vu de notre retard, ce stop qui devait durer 30 mn se fait au pas de course. Je récupère une banane, un verre d’eau, quelques SMS pour annoncer notre arrivée (estimée vers 20h30, soit 1h30 de plus que ce qui semblait prévu) et le signal du départ est donné. Changement d’ambiance, dans notre petite troupe. La nuit, le froid, le verglas, le passage au ravito de Saint Christo, avec les bénévoles en mode « Saintélyon » ont transformé la ballade en une course ou chacun est concentré sur son allure, l’état du terrain et la portée lumineuse de sa frontale. Je n’ai pas emmené pour cet « aller » la lampe Ferei HL 20 qui m’a été confiée en test, voulant garder toute son énergie pour le « retour », aussi j’utilise la Led Lenser offerte à Ste Catherine. Je reste avec la tête du groupe, on passe le col de la Gachet, c’est toujours très glissant, certains ont mis les chaînes sur les chaussures. Le Fayet, Albuzy, on découvre les lumières de Saint Etienne, avec notamment un feu d’artifice tiré vers le stade Geoffroy Guichard (fallait bien que j’arrive à caser ce lieu mythique dans mon compte rendu, surtout avec tous ces lyonnais autour de moi). Découvrir ma ville qui s’étend en dessous de nous, me donne un surplus d’énergie et je dévale la pente en attendant avec impatience le retour du bitume qui annonce l’arrivée vers Sorbiers.

Nous y voilà enfin, ça y’est, là je suis chez moi, enfin presque. Il reste 8 km environ à travers des rues que je connais par cœur. Tout le monde est pressé d’en finir, après la descente de Sorbiers, on traverse le carrefour de la Vaure, la Zone Industrielle et l’on débouche à Méons. Conciliabule au rond point, je conseille de partir à droite pour rejoindre plus vite l’avenue qui mène à l’arrivée (au départ), on me dit que les flèches indiquent de partir tout droit. Je sais, mais par mon itinéraire on va gagner 15 mn. Finalement, je fais scission accompagné d’un membre du groupe. On arrive les premiers vers 20h30 (depuis 1/4 h, ma montre s’est arrêté, mauvais paramètrage) et on franchit la ligne avec P.E. Léonard de Tout le Sport (qui en fait attend Patricia) et Théo de wanarun pour immortaliser cet évènement historique. Ma chère et tendre est là pour m’accueillir, pas vraiment en héros, mais plutôt en me signalant que l’on devait arriver beaucoup plus tôt et que cela fait un moment qu’elle se gèle à m’attendre…

C’est un peu tristounet cette aire de départ/arrivée, le DJ fait bien des essais de sono et quelques personnes trainent dans le coin, mais on se sent plus à quelques heures d’un événement à venir qu’au moment d’en célébrer un. Au bout de quelques minutes, mon compagnon décide de rejoindre le Flore car il commence à faire froid. Finalement je décide de faire de même en demandant de m’appeler dès que les autres arrivent. Je choisis de traverser par le hall B et là c’est le choc ! Des milliers de coureurs, couchés, assis, debout, ont envahi l’immense salle. Je zigzague à travers les corps allongés, endormis ou en pleine concentration, il y a un brouhaha assez impressionnant, mais c’est surtout cette marée humaine qui me frappe. Après la journée que je viens de vivre c’est un choc plutôt frappant. J’arrive au Flore, lorsque Véronique me prévient de l’arrivée du reste du groupe. Trop tard, tant pis pour la photo d’arrivée, je vais les attendre à l’intérieur du restaurant.

 

A suivre….

 

 

Laisser une réponse