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J’ai – encore – couru en huaraches :-)

fredbros


 

Entre mes séances de préparation en Vibram fivefingers BIKILA en vue du Marathon Seine et Eure du 17 octobre, je profite des températures encore clémentes pour poursuivre ma découverte de la course en huaraches, à raison de sessions certes assez courtes (30 minutes environ) mais variées et techniques afin de bien appréhender cette nouvelle façon de courir dans sa globalité.

J’ai donc effectué à ce jour : un peu de VMA, sous la forme de 100m sur route, un peu de fractionné long avec des 1000m sur route à 90% de VMA, 15 minutes d’EMA à 85% de VMA et 30 minutes d’endurance … sous la pluie.

Pluie et huaraches ne forment pas le couple de l’année. Pas tant au niveau de l’adhérence sur la route, la semelle Vibram étant pour cela bien conçue, mais plus au niveau de l’adhérence du pied sur la semelle. Un film d’eau se forme et le pied a tendance à glisser légèrement vers l’avant, exerçant ainsi une pression supplémentaire sur le lacet entre les orteils. Un vrai barefooteux me rétorquerait que je n’ai qu’à adopter LA vraie foulée barefoot, qui consiste, non pas à poser / glisser le pied, mais plutôt à le lever du sol … plus facile à dire qu’à faire quand on a appris le minimalisme sur le tas.

Les séances au sec se sont, par contre, très bien passées. J’ai même été très surpris en VMA d’atteindre mes performances habituelles et ce sans difficulté particulière. Idem en EMA et sur les 1000m. Ce qui est intéressant à noter, mais je l’avais déjà dit dans mon premier article, c’est qu’en huaraches, la foulée est différente de celle que j’ai adoptée avec mes autres « minimalistes » (Vibram, Kigo, Terra Plana), beaucoup plus sur l’avant du pied et beaucoup plus proche de l’esprit barefoot que j’ai décrit dans le paragraphe précédent. Je n’en suis pas encore à courir « en levant le pied » mais dans mon poser / glisser habituel, je minimise énormément la phase glisser. J’ai d’ailleurs tendance sur les fractions rapides à ne courir que sur l’avant du pied, à l’image d’un sprinter.

D’un point de vue confort, courir en huaraches s’avère étonnamment agréable finalement. La semelle Vibram absorbe bien les irrégularités de la route mais n’empêche pas le pied de sentir ce qu’il fait. Le lacet, une fois en place, n’est absolument pas gênant et la chaussure, contrairement à l’idée qu’on pourrait s’en faire, adhère parfaitement aux pieds. Fondamentalement sympa et radicalement différent.

Ceux qui voudraient se mettre au barefoot mais n’oseraient pas se déchausser par peur de toutes les saletés que notre civilisation peut déverser sur nos routes, pourront, avec des huaraches en débuter la pratique.

Je rappelle que ces chaussures ne sont pas des tongues unisexe, unitaille mais des réalisations sur mesure adaptées à votre pied personnel. Les miennes viennent de Invisible Shoe. Sur le site, vous trouverez des explications vous permettant de réaliser vous-même votre paire, à partir d’un kit ou alors d’en commander directement fabriquées.

16 commentaires sur “J’ai – encore – couru en huaraches :-)”


Posté par stamanu Le 4 octobre 2010 à 18:32

Bonsoir
Comment expliquez-vous que votre foulée se fasse davantage sur l’avant du pied en huaraches qu’en Vibram 5 F?

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Posté par fredbros Le 4 octobre 2010 à 18:40

Sans doute parce que le pied est plus « pied nu » qu’avec les VFF.

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Posté par Jeremy Le 5 octobre 2010 à 1:59

J’ai du mal à comprendre la foulée barefoot « qui consiste, non pas à poser / glisser le pied, mais plutôt à le lever du sol … »
Il y a bien un moment ou tu poses le pied par terre, donc quelle est la manière correcte de le faire?

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Posté par fredbros Le 5 octobre 2010 à 4:18

@Jérémy : c’est une « image ».
Dans les méthodes de type POSE ou CHI RUNNING ou le livre de JASON ROBILLARD, l’un des premiers exercices à réaliser est le suivant : debout, pieds nus, chez soi, lever un genou puis tout en le baissant, penser à lever l’autre pied (il ne faut pas penser à poser celui qui est levé). C’est une image mentale qu’il faut se créer.

L’idée de la foulée barefoot est qu’il n’y a pas de phase « glisser ». Comme si tu marchais sur des braises avec la pointe des pieds : tu lèves pour éviter la chaleur.

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Posté par CourirPiedsNus Le 5 octobre 2010 à 15:16

@fredbros – Enfin – l’explication des braises me permet de comprendre la foulée « barefooting »! Cool (enfin je veux dire chaudchaudCHAUD!) Dans quelques petites semaines, je vais pouvoir glisser mes propres pieds dans des Huaraches, et des chaussettes « pince de homard » 😉

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Posté par fredbros Le 5 octobre 2010 à 15:19

Tous ceux qui veulent mieux comprendre peuvent se reporter à ce livre :

The Barefoot Running Book: A Practical Guide to the Art and Science of Barefoot and Minimalist Shoe Running by Jason Robillard

Méthode très progressive pour s’y mettre

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Posté par Arnaud Le 7 octobre 2010 à 22:11

J’ai les huaraches de Barefoot Ted : lorsque les lacets en chanvre sont mouillés, ils rétrécissent vachement! Une raison de plus pour préférer celles d’Invisibleshoe / Steven Sashen

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Posté par CourirPiedsNus Le 7 octobre 2010 à 22:36

@Arnaud – comment ça se passe avec les InvisibleShoes quand c’est complétement mouillé? Tes pieds glissent-ils vers l’avant?

@fredbros – J’ai commandé The Barefoot Running Book, ainsi que Born to Run, hier sur Amazon. 😉 Merci pour ces conseils.

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Posté par Arnaud Le 8 octobre 2010 à 11:23

@CourirPiedsNus : en fait j’ai les Luna de Barefoot Ted. J’ai couru une fois avec sous la pluie et je n’ai pas eu l’impression d’avoir les pieds qui glissaient, mais comme dit Fred, ça dépend aussi de la foulée. En revanche, les lacets sont vraiment sensibles à l’humidité => sous la pluie, je cours pieds nus ou en Evo. Voilà ma minime expérience personnelle!

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Posté par Romain Le 23 novembre 2010 à 22:55

Bonjour Fred,

J’adore ta rubrique sur le courir barefoot/minimaliste et suis tenté par l’aventure ! Il faut dire que ma lecture de Born to Run m’a enchanté et il est bien dommage qu’il n’existe pas de traduction en français.

La majorité des coureurs barefoot sont de « simples » coureurs aux temps modestes, mais as-tu des exemples de très bons coureurs qui se sont mis au barefoot pour connaître leurs expériences ? Bien sûr l’exemple le + célèbre est Bikila, mais j’aimerais en connaitre plus sur des bons coureurs passés au minimalisme ?

Pourrais-tu me dire parmi la gamme qui existe en minimaliste, laquelle pourrait me convenir le mieux sachant que je suis plutot un pistard (du 400m au 1500m, avec un 800m en dessous des 2′) qui fait pas mal de courses sur route / cross l’hiver. Jai déjà plutôt tendance à courir sur l’avant du pied, même sur des chemins, et ait un pied plutôt fin. A la base, ce serait surtout pour courir barefoot (en y allant progressivement) sur des footings longs, peut-etre lors de séances courtes et côtes… Les huaraches sur le site dont tu parles peuvent-elles convenir à quelqu’un qui n’a jamais vraiment couru barefoot auparavant ?

Enfin, les chaussures minimalistes sont-elles adaptées à des routes de campagne avec gravillons et pas aussi lisses qu’en ville ?

Sportivement,
Romain

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Posté par fredbros Le 24 novembre 2010 à 5:47

@Romain :

Hormis Zola Budd il y a quelques années, je ne vois pas de coureurs élites passés au barefoot récemment.
Les jeunes Kenyans démarrent leur apprentissage barefoot et les meilleurs, ceux qui vont passer pro, se voit offrir comme récompense une paire de chaussures vers 16-18ans (c’est en partie une tradition qui a tendance à disparaître).
Il faut bien comprendre et j’ai fini par m’en rendre compte que autant courir longtemps et en endurance en barefoot peut être plaisant, autant c’est quasiment impossible de faire de la VMA et de la vitesse, ce qui limite donc l’utilisation du barefoot chez les coureurs de haut niveau.
Ceux-ci l’utilisent à faible dose sur des séances de proprioception.

Certains « puristes » Américains du barefoot vont te dire qu’on peut même faire du trail en huarache et le font. Mais il faut déjà pas mal d’années d’expérience !

Les huaraches sont sans doute ce qui se fait de plus proche du barefoot. Or, avant de courir minimaliste, il vaut mieux courir vraiment barefoot pour apprendre et former son corps. Ce que je n’ai pas pris le temps de faire … résultat : fracture de fatigue métatarsiens. Il convient vraiment d’y aller progressivement et pieds nus. Ensuite, tu peux chausser des minimalistes.

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Posté par Arnaud Le 24 novembre 2010 à 14:10

Bien d’accord avec Fred : les minimalistes, c’est piégeux! Alors que pieds nus, les ampoules vont vite te ramener à la réalité et te freiner dans tes ardeurs de débutant (j’en suis encore à ce stade d’ailleurs). Mais c’est un vrai bonheur de courir pieds nus dans les flaques, de voir tes pieds se renforcer, de gagner en équilibre, et de finir un entraînement sans douleur ni aux genoux ni au dos. Quant à la surface de la plante qui fait impact avec le sol : plus je progresse, plus j’ose poser le milieu du pied. Je m’en rends compte car mes ampoules se déplacent avec le temps 🙂 En atterrissant exclusivement sur l’avant-pied, tu auras des courbatures au mollet, des douleurs au pied (« top of foot pain »), et au pire une fracture de fatigue ou une tendinite d’Achille. La transition complète prend 6 à 12 mois paraît-il. Je pense que ça vaut le coup. J’y suis venu à la suite d’une chondropathie fémoro-patellaire = mal au genou du coureur. Si nous ne t’avons pas découragé : bon voyage dans le « barefooting »!

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Posté par Romain Le 24 novembre 2010 à 22:34

Pourquoi est-il « quasiment impossible de faire de la VMA et de la vitesse » barefoot ? Dans le cas de la vitesse par exemple il y a des sprinteurs qui courent assez souvent pieds nus sur l’herbe et pas que pour les éducatifs. C’est surement pour la sensation de légèreté et pour éviter de trop « taper » sur la piste.
La difficulté de faire de la vitesse ou VMA est-elle due au fait que plus le temps de pose du pied au sol se réduit, plus les risques d’échauffements et d’ampoules augmentent ?

Avez-vous déjà essayer de courir pieds nus sur une piste ? C’est plutôt la crainte d’ampoules notamment sur une piste en été (lorsque ça brûle déjà pas mal en pointes) qui pourrait me faire hésiter sur des distances courtes.

Les huaraches me plaisent, j’aimerais bien les retrouver dans mon petit soulier à Noël, même si le froid devrait limiter mon voyage dans le « barefooting » mais c’est peut-être pas si mal pour m’obliger à y aller progressivement 😉

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Posté par fredbros Le 25 novembre 2010 à 5:22

@Romain : ce n’est pas tellement un problème d’ampoules, c’est plus une difficulté à réaliser une foulée énergétique sur un exercice de type sprint et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé (en Vibram, en huaraches, en Kigo). J’ai une VMA à 18 km/h et je n’ai jamais réussi à atteindre cette vitesse avec mes minimalistes. J’ai toujours plafonné à 17 que ce soit sur du 100, du 200 ou du 400. Je me suis donc rabattu sur mes adidas adizero adios pour ce type de séances.

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Posté par VincentC Le 25 novembre 2010 à 9:35

Bonjour à tous,

Fred: je pense qu’il serait utile que tu partages ton expérience malheureuse (fracture des métatarses, si j’ai bien compris), ne serait-ce que pour alerter sur certains dangers de la course minimalistes. Au passage, avec Steph et Aurélie de chez piedsnus.net, on frôle l’épidémie. Mais j’ose croire que la course mimimaliste est viable à long terme, au moins pour certains coureurs. De mon côté en tout cas, ça se passe à peu près bien pour le moment (hors douleurs épisodiques sur le dessus du pied). Mais j’ai une pratique différente: essentiellement en endurance (très peu de vitesse), trail et majoritairement pieds nus. Au passage, les rares fois où j’ai poussé la machine, j’ai atteint mes vitesses les plus élevées pieds nus ou en Kigo (j’imagine que ma VMA doit tourner entre 16 à 17 km/h).

Romain: les ampoules sont plutôt dûes à une pose incorrecte du pied. Il faut bien poser le pied, ne pas glisser, même légèrement. C’est cependant plus difficile à bien réaliser à vitese élevée. Les ampoules se forment essentiellement sur surface assez plane et lisse (particulèrement sur route). Le risque en trail ou cross est faible. Je cours majoritairement pieds nus, mais j’utilise également les Kigo Shel et les Huaraches. Pour l’apprentissage, je conseillerais plutôt la course pieds nus ou, à défaut, les Huaraches. Les Huaraches restituent assez fidèlement la course pieds nus, mais ont des limites en terrain très boueux (la semelle colle à la boue) ou dans l’herbe (la semelle se prend dans l’herbe). Par ailleurs, elles ne protègent pas les orteils des chocs et peu les pieds du froid (isoler la plante du sol procure une première protection contre le froid). Mais ces limites sont des points positifs dans l’apprentissage de la course minimaliste: avec des Huaraches, tu apprends à ne bien poser les pieds sans les traîner, et tu te cantonnes initialement à des sorties assez courtes .. surtout par temps très froid !

Arnaud: je te rejoins sur l’importance du posé final bien à plat (après « aterrissage » initial sur l’avant-pied). Ca permet un meilleur amorti et une moindre sollicitation des métatarses. Je crois important d’éviter absolument de rester sur l’avant-pied. Le genou doit par ailleurs demeurer constamment fléchi pendant l’ensemble du cycle. Autre point important (au moins dans mon cas): le corps doit être bien vertical, avec le bassin légèrement avancé. Adopter cette posture soulage immédiatement mes éventuelles douleurs au pied. Evidemment, c’est moins facile en côte ou, j’imagine, à vitese élevée (où le coureur a souvent tendance à se pencher vers l’avant).

Vincent

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Posté par fredbros Le 25 novembre 2010 à 11:00

L’article est prévu et programmé à une heure de grande écoute … le lundi, jour où on fait le plus de visiteurs selon google analytics.

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